Les profs dénoncent leurs conditions de travail

ÉducationC'est la réponse du berger à la bergère. Alors qu'au début du mois un rapport de l'Éducation nationale relançait le débat sur l'absentéisme des enseignants, les syndicats ont publié récemment deux études qui « mettent en évidence les manques de l'Éducation nationale en matière de médecine de prévention et de santé au travail », selon Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU. D'après une enquête menée par le SE-Unsa auprès de 5.000 enseignants, 41 % indiquent avoir eu des problèmes de santé au cours de leur carrière dus, pour 70,5 % d'entre eux, à l'exercice de leur métier. Et, contrairement aux idées reçues, « beaucoup d'enseignants hésitent à s'arrêter et sont par ailleurs gros consommateurs d'anxiolytiques », constate Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat. Car en tête des troubles subis viennent le stress (28,2 %) et la dépression (18,2 %). Des tendances que l'on retrouve dans l'étude menée auprès de 3.700 enseignants par le Carrefour Santé Social (MGEN, FSU, Unsa Éducation et Sgen-CFDT), sur « les enseignants face à leur fin de carrière ». 55,2 % des répondants y qualifient leur travail de « fatigant » et 47,2 % de « stressant ». Sans surprise, ce sont les professeurs des collèges qui souffrent le plus du « manque de considération » et d'« épuisement psychologique ». Déjà, une enquête menée en 2005 par le Carrefour Santé Social mettait les relations conflictuelles avec les élèves, la fatigue et le surmenage aux premiers rangs des difficultés redoutées par les enseignants débutants? Pas étonnant, dans ces conditions, que ces derniers envisagent de moins en moins d'exercer leur profession jusqu'à la fin, selon Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT.« dispositifs de suivi »« L'Éducation nationale fait le service minimum en matière de médecine préventive », dénonce Dominique Thoby, du SE-Unsa. On ne compte qu'un médecin du travail pour 15.000 enseignants et les visites médicales (tous les cinq ans) n'ont pas toujours lieu. Un rapport du Centre d'études de l'emploi, publié en novembre, prône d'ailleurs la mise en place de « dispositifs de suivi de la population » pour améliorer la médecine préventive et « reconnaître les formes de pénibilit頻. Les syndicats réclament aussi que les CHS (comités hygiène et sécurité) actuels deviennent, comme dans le privé, des CHSCT afin que soient prises en compte les conditions de travail. C'est l'un des dossiers auquel doit s'atteler Josette Théophile (ex-DRH de la RATP), nommée DRH en septembre. Le ministre fera ses premières annonces sur son « pacte carrière » fin janvier, une fois les négociations sur la revalorisation salariale achevées.
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