Priorité du gouvernement et des partenaires sociaux en France, l'emploi des jeunes est également une priorité mondiale. Le cru 2011 des « tendances mondiales de l'emploi » du Bureau international du travail (BIT) montre ainsi que les jeunes ont été les principales victimes de la crise économique qui a conduit 205 millions de personnes à pointer au chômage en 2010 (soit 27,6 millions de personnes de plus qu'en 2007). Parmi elles, 78 millions de jeunes étaient à la recherche d'un emploi l'an passé, un chiffre nettement supérieur à celui de 2007 avec 73,5 millions de jeunes chômeurs, mais très légèrement moindre qu'en 2009 (80 millions). L'année dernière, le taux de chômage des 15-24 ans s'établissait à 12,6 %, un taux 2,6 fois supérieur au taux de chômage des adultes. Plus inquiétant : parmi les 56 pays pour lesquels les données sont disponibles, le BIT pointe « l'absence » de 1,7 million de jeunes sur le marché du travail au regard des tendances observées avant la crise. Son explication est la suivante : s'ils ne se sont pas inscrits dans différents services publics de l'emploi de leur pays et ne sont pas comptabilisés comme chômeurs, c'est parce qu'ils sont « découragés » et ne recherchent plus activement un emploi. Le phénomène est particulièrement notable dans les économies développées et l'Union européenne. Mais n'atteint toutefois pas des proportions aussi élevées qu'en Europe centrale et dans la Communauté des États indépendants (CEI), où un jeune sur cinq en âge d'être économiquement actif était au chômage en 2010.La cohésion sociale fragiliséePour Juan Somavia, directeur général du BIT, « la faible reprise en matière de travail décent ne fait que renforcer l'incapacité permanente de l'économie mondiale à garantir un avenir à tous ces jeunes. Cela mine la cohésion sociale et familiale, ainsi que la crédibilité des politiques mises en oeuvre ». Après avoir pointé le décalage important entre reprise économique ? inégale selon les pays ? et reprise du marché de l'emploi en 2010, le BIT tire la sonnette d'alarme pour 2011, estimant que « l'écart entre la reprise macroéconomique et un retour du chômage à ses niveaux d'avant la crise va encore se creuser en 2011 ». Et pour essayer d'inverser cette tendance, le BIT estime qu' « il est vital de renforcer les mécanismes de coopération internationale, y compris à travers le G20, pour obtenir une reprise durable et équilibrée ». Isabelle Moreau

latribune.fr

24 Jan 2011, 23:24

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