Réformer le système monétaire sans heurter ni Washington ni Pékin

Pour mener à bien le chantier de la réforme du système monétaire international (SMI) dans le cadre de la présidence française du G20, Nicolas Sarkozy devra se frayer un étroit sentier entre les intérêts économiques vitaux des Etats-Unis et ceux de la Chine. Lors de la conférence de presse lançant la présidence française du G20, lundi, le locataire de l'Elysée a donc d'emblée fait acte allégeance auprès de l'un tout en prenant soin de ne pas heurter l'autre. La France ne veut pas remettre en cause « le rôle éminent » du dollar, a déclaré le chef de l'Etat, discours qu'il avait déjà tenu lors de sa visite à Washington le 10 janvier durant laquelle il avait pris la mesure de la résistance de la Maison Blanche à tout nouvel ordre monétaire inspiré de Bretton Woods. Pour les responsables américains, seule la flexibilité des monnaies serait apte à corriger les déséquilibres à l'origine de la crise de 2009.Des propos rassurantsD'où les inquiétudes de Pékin, où se tiendra un séminaire sur la question monétaire fin mars, qui craint que les bonnes intentions françaises ne visent rien d'autre qu'à lui forcer la main pour rendre flexible le taux de change du yuan. « Loin de moi l'idée de dire à la Chine ce qu'elle doit faire », a clamé hier Nicolas Sarkozy. Et pour la rassurer encore davantage, il a admis que « l'émergence de nouvelles puisssances économiques conduira inéluctablement à l'émergence de nouvelles monnaies internationales ». Le dollar n'a qu'à bien se tenir. Laurent Chemineau
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