L'e-commerce affole le marché de la distribution

Plus aucun distributeur ne peut l'ignorer. Plus de 27,3 millions de Français achètent régulièrement sur internet. « Depuis fin 2010, les cyber-acheteurs sont majoritaires dans la population française », souligne le délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) Marc Lolivier, qui a dévoilé lundi le bilan annuel. L'an dernier, la vente en ligne a progressé de 24 %, pour atteindre 31 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Soit à 2 milliards d'euros près l'équivalent du chiffre d'affaires mondial du groupe Casino !« Et il y a encore une forte marge de progression en France », assure Marc Lolivier. En 2011, les ventes devraient atteindre 38 milliards, puis 45 milliards en 2012, notamment grâce à l'équipement Web qui s'imposera dans tous les foyers français (74 % de taux d'équipement en 2010, contre 90 % outre-Manche). Les experts estimaient que la vente en ligne pourrait peser 10 % du commerce dans l'Hexagone. « On parle maintenant de 20 % », indique-t-il. Car, les plus vieux des Français et les moins argentés devraient, à leur tour, se convertir à l'achat en ligne. Le Net devrait aussi poursuivre sa féminisation. « Il y a trois ans, 70 % des clients de Pixmania étaient des hommes. Nous sommes aujourd'hui à parité », indique le directeur exécutif de Pixmania.com, Ulrich Jérôme. L'offre devrait enfin continuer à s'étoffer sur la Toile. « Le marché est encore dans une phase de montée en puissance », résume le PDG de Rueducommerce.com, Gauthier Picquart.Mais qui sortira gagnant de cette course folle ? Car, bientôt, l'argent facile n'aura plus cours sur le Net. En dix ans, de grosses pointures se sont déjà imposés. Cdiscount, filiale à 100 % de Casino, a franchi la barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2009. « Nous affichons une croissance de l'ordre de 15 % en 2010 », indique son président, Olivier Marcheteau. Pixmania table, lui, sur 1 milliard d'euros, à la fin de l'exercice 2011. Bref, les places sont chères. Les nouveaux entrants devront ferrailler pour se faire un nom. « Ce sera plus tendu. Les consommateurs sont plus malins encore qu'avant », convient le président de Sarenza.com, Stéphane Treppoz.Dès lors, les distributeurs traditionnels se réveillent. Certains surmontent - enfin ! - leur crainte de voir le Web cannibaliser leurs magasins. Kiabi fait déjà un carton. Zara est entré sur le marché en 2010. Toys « R » Us vient de lancer son site en France. PPR a créé une direction du développement du e-commerce. Et le patron de Carrefour, Lars Olofsson, assure vouloir mieux faire. L'année 2011 devrait aussi être celle de la consolidation. 2010 a vu le français Price Minister passer dans le giron du japonais Rakuten. A qui le tour ? Amazon est toujours à l'affût. Vente-privée.com lui ne veut pas entrer dans la danse, malgré 170 millions d'euros de cash-flow libre. « Son refus ouvre une autoroute aux investisseurs », estime Nicolas Celier, partner du fonds Alven Capital.
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