Climat  : les émergents mettent la pression sur le Nord

Plus d'un mois après le décevant sommet de Copenhague, aucune impulsion n'a encore permis de relancer les négociations sur le climat. Ni la Maison-Blanche, dont le projet de loi « cap and trade » est plus en difficulté que jamais (voir article ci-contre), ni l'Europe, qui campe sur sa proposition d'une baisse de 20 % de ses émissions de CO2 et 30 % en cas d'efforts comparables de la part des autres grands pays, n'ont été en mesure de reprendre l'initiative. « Nous sommes face à une impasse comparable à celle des négociations de Doha sur le commerce international », a estimé, dimanche, le négociateur saoudien sur les questions climatiques, Mohammed Al Sabban.Quant aux pays émergents, quatre d'entre eux (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), qui s'étaient fédérés sous le nom de Basic à la veille du sommet de Copenhague en décembre, se sont retrouvés à New Delhi dimanche. Ils n'ont pas révélé les plans d'action volontaires qu'ils mettront en oeuvre pour lutter contre les gaz à effet de serre (Ges). L'accord de Copenhague, dont ils sont les principaux artisans, prévoit pourtant que ces plans soient communiqués à l'ONU au plus tard le 31 janvier. Il semble toutefois qu'ils ont promis de le faire d'ici à la fin de la semaine, même si la presse indienne a affirmé, dimanche, que le Premier ministre indien, Manmohan Singh, rejette la date butoir du 31 janvier, et si l'ONU a, par précaution, commencé à relativiser l'importance de cette date.Plus inquiétant, Manmohan Singh se serait interrogé sur la validité juridique de certaines dispositions de l'accord de Copenhague, qui est silencieux sur l'avenir du protocole de Kyoto. En revanche, les « Basic » ont rappelé aux pays industrialisés qu'ils se sont engagés à apporter, dès cette année, un premier appui financier de 10 milliards de dollars aux pays les plus pauvres pour les aider à réduire leurs émissions de CO2. Au total, l'accord de Copenhague prévoit une aide « rapide » de 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012.refus du « chantage »Accusés par le G77 (pays en développement) d'avoir négocié un accord pour leurs seuls intérêts à Copenhague, les Basic tentent de corriger leur image de nouvelles puissances égoïstes. En rappelant l'urgence de cette aide financière avant de communiquer leur plan d'action contre les Ges, « ces pays émergents marquent leur refus du chantage des pays industrialisés qui conditionnent leurs aides financières aux engagements que prendront les pays du Sud contre le CO2 », explique Emmanuel Guérin, membre de l'équipe française de négociation à Copenhague.
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