Une kyrielle d'acteurs s'essaient à l'achat groupé dans l'Hexagone

Le succès de Groupon - et plus généralement de l'achat groupé - aux États-Unis a fait des émules de ce côté-ci de l'Atlantique. La France a vu fleurir, depuis vingt-quatre mois, une kyrielle de sites Internet, tels que Entreacheteurs.fr, LeTrader.fr, Discounteam.fr ou Club Deal. Fondateur de ce dernier site lancé en juin, Nicolas Guyon souligne que « les réseaux sociaux ont changé la donne par rapport aux années 2000 : l'effet viral est très important, et sur certaines offres, on constate un emballement des internautes ». Même Bernard Tapie s'y est lancé, ou plutôt son fils Laurent. Le site d'e-commerce Bernardtapie.com, fondé sur les remises, a été lancé il y a sept mois avec un investissement de 5 millions d'euros. « J'avais regardé l'achat groupé - qui consiste à proposer d'énormes rabais à partir d'un certain seuil d'internautes. Mais une fois qu'il y a un gros acteur sur un marché, une quantité d'autres s'y placent, dans la mesure où il n'y a aucune barrière à l'entrée. Ensuite, tous surenchérissent sur les offres et rabottent leurs marges pour ne plus gagner d'argent », indique Laurent Tapie. D'ailleurs, la partie « ventes événementielles », calquées sur le modèle des ventes privées, un segment saturé d'acteurs et dominé par le site Vente-Privée, ne génère pas de marges mais sert de produit d'appel pour les internautes. Bernardtapie.com, qui génère actuellement « 7 millions d'euros de volume d'affaires par mois », un montant sur lequel il prélève une commission inférieure à 2 %, devrait être à l'équilibre cette année et gagne de l'argent sur la vente de crédits, de téléphonie mobile ou de voitures. Autre incertitude sur le modèle d'achat groupé : l'intérêt pour le fournisseur. « Nous voulons proposer aux commerçants des clients qui reviendront, et non des internautes uniquement intéressés par des rabais, sinon cela tue les affaires et le fournisseur ne revient plus », explique Nicolas Guyon. FlopAvant ces sites, TF1 s'était essayé aux bons de réduction, avec Pilipili. Lancé en 2007 en association avec Artemis (le holding de François Pinault, qui possédait 40 % du capital) et du japonais Recruit (20 %), ce magazine d'annonces gratuit proposait des coupons de réductions sur les commerces de proximité avec une déclinaison de l'offre sur Internet. Malgré la puissance de TF1, et de sa régie publicitaire, le concept n'a pas pris. Le groupe a accumulé les pertes. Elles ont atteint 13,5 millions d'euros en 2009 pour un chiffre d'affaires de 3,8 millions d'euros. En novembre, le tout a été revendu à l'agence Vente Ciblée. Sandrine CassiniBernardtapie.com génère une activité de 7 millions d'euros.
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