Le Crédit Mutuel-CIC renforce ses bases pour mieux se projeter à l'international

Le retour à la normale dans le secteur bancaire a remis les acteurs à leur place. Ainsi le Crédit Mutuel, qui s'était hissé en 2009 sur la 3e marche du podium en terme de bénéfices dégagés, après BNP Paribas et Crédit Agricolegricole, a-t-il été rétrogradé en 5e position l'an dernier. Il a en effet publié jeudi un résultat net 2010 de 2,3 milliards d'euros, en hausse de 60 % sur un an, mais de plus d'un milliard en-deça des bénéfices de BPCE et de Société Généralecute; Générale. Le groupe CM5-CIC, constitué de cinq fédérations regroupées autour de la Caisse interfédérale du Crédit Mutel Centre-Est Europe et du CIC, émerge néanmoins comme l'autre grand gagnant de la crise, avec la banque de la rue d'Antin. Il a notamment fait entrer dans son giron l'an dernier cinq nouvelles fédérations, dont l'intégration est effective au 1er janvier. « Nous vous présenterons donc l'an prochain les résultats du CM10-CIC », s'est réjoui Michel Lucas, qui a troqué en octobre sa place de directeur général pour la présidence, libérée par Etienne Pflimlin. Avant d'ajouter : « voire plus... ». Comme un écho aux paroles de son prédécesseur, qui avait regretté après sa démission que « le Crédit Mutuel ne soit pas plus unifié ». En attendant de nouveaux renforts, le groupe affiche des résultats 2010 solides, avec un produit net bancaire (PNB) en hausse de 3,5 % pour un coût du risque en baisse de 38 %. Ses encours de crédit ont progressé de 4,7 %.La mieux capitaliséeFort sur ses bases, le CM5-CIC a poussé son avantage à l'international. Déjà présent au Maroc et en Tunisie, où il a changé l'équipe dirigeante de sa filiale, le groupe s'est doté fin 2008 d'un « second marché domestique » en mettant la main sur la filiale allemande de Citibank, renommée Targobank. Il s'est aussi renforcé dans le crédit à la consommation début 2009 en s'adjugeant Cofidis, présent en France et dans d'autres pays européens dont l'Allemagne. « Il y a eu un changement significatif dans la répartition de nos revenus depuis 2008, puisque l'international assure désormais près du quart du PNB de nos activités opérationnelles, dont 15 % pour l'Allemagne », a souligné Michel Lucas. Plus récemment, le groupe s'est adjugé fin 2010 une participation de 5 % dans Banco Popular, le quatrième établissement espagnol, avec lequel il partage aussi une filiale dotée de 123 agences. Revenant sur la solidité de son groupe, qui affiche un ratio de fonds propres (Tier 1) de 10,8 %, Michel Lucas a cité une récente étude de Standard and Poor's qui la présentait comme la mieux capitalisée des banques françaises, pour en tirer une conclusion toute personnelle : dans l'optique de Bâle III, « on est moins mal que les autres ». B. J.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.