Présidant l'UE, Madrid est aussi sous pression des marchés

Le chef du gouvernement espagnol et de la présidence tournante de l'Union Européenne, José Luis Zapatero, s'est efforcé depuis mardi avec Nicolas Sarkozy de convaincre les membres de l'Eurogroupe de se pencher sur le cas de la Grèce ce jeudi, avant le sommet européen. L'Espagne, elle même fragilisée, a tout intérêt à ce que les incertitudes quant au mécanisme d'aide de la zone euro à la république hellénique soient dissipées le plus tôt possible. Les calamités grecques ont en effet de fortes répercussions sur le marché espagnol, et sur celui de la dette en particulier. Mercredi, l'indice boursier espagnol, l'Ibex 35, perdait 1,34 %, les probabilités d'une décision rapide sur le plan d'aide à la Grèce s'amenuisant et l'agence Fitch venant d'abaisser la note de la dette portugaise (lire encadré). « Plus on tardera à trouver une solution au problème grec, plus le différentiel (entre les taux allemands et les taux espagnols) risque d'être élevé », explique Juan Carlos Martínez Lázaro, économiste à l'IE Business School.L'Espagne n'est pourtant pas la Grèce, répète-t-on à satiété depuis que les marchés se sont emballés contre Madrid il y a un mois et demi, en raison, notamment d'un déficit public de 11,2 % du PIB en 2009. « Le niveau de la dette publique est moitié moindre que celui de la Grèce (60 % contre 120 %) et l'Espagne n'a pas le même historique », souligne Juan Carlos Martínez Lázaro, faisant allusion aux falsifications des statistiques grecques. Sans compter qu'avant la crise, l'Espagne enchaînait les excédents budgétaires. encore en récessionToutefois, l'Espagne reste l'un des derniers pays européens en récession avec un recul du PIB de 3,9 % en 2009. Le plan d'austérité appliqué par le gouvernement auquel participeront les communautés autonomes vise à ramener le déficit à 3 % du PIB en 2013, en baissant les dépenses de 50 milliards d'euros. Une cure de rigueur qui conjuguée à une majoration de la TVA en juillet et à un taux de chômage qui frôle 19 %, ne va probablement pas aider à la reprise. Gaëlle Lucas, à Madrid
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.