Dessine-moi un salon

Le dessin se porte bien. Ce, malgré la raréfaction galopante des belles feuilles anciennes. « C'est un marché stable et très sélectif, remarque Nicolas Joly, spécialiste de Sotheby's. Les gens sont friands d'oeuvres en parfait état de conservation, ainsi que de dessins originaux ou spectaculaires. » Pour répondre à cette sélectivité, les exposants du Salon du dessin, dont « La Tribune » est partenaire, mettent les petits plats dans les grands.Pour sa vingtième édition, l'événement organisé au Palais Brongniart introduit le monde des miniatures médiévales avec la participation de la galerie Les Enluminures, et en renforçant la partie après-guerre, avec l'arrivée d'Applicat-Prazan, spécialisée dans l'école de Paris. « Certains collectionneurs de dessins voient dans les manuscrits médiévaux une façon de pousser plus loin la chronologie de leur collection. Les techniques sont d'ailleurs sou- vent très proches », remarque Sandra Hindman, directrice des Enluminures. L'ouverture vers le dessin contemporain se poursuit grâce à la présence de la Galerie de France ou de Karsten Greve. Le prix du Dessin contemporain de la Fondation d'art contemporain Daniel et Florence Guerlain est la dernière touche apportée à cette évolution. Même si le XIXe siècle et le moderne commencent à se tailler la part du lion sur la foire, la colonne vertébrale reste classique.Dans ce registre, la galerie de Bayser proposera une grande aquarelle de Franz Kaiserman (1765-1833) et un dessin de Lelio Orsi (1508-1587) représentant une fable d'Ésope. Jean-Luc Baroni proposera une scène de chasse inédite de Ribera (1591-1652), ainsi qu'un dessin de Fra Bartolomeo (1472-1517) représentant deux têtes de moine. Stephen Ong- pin présentera une tête de femme par Guido Reni (1575-1642) et une étude d'homme de Pontormo (1494-1557). La galerie Martin Moeller élargit le spectre avec un accrochage de dessins allemands, notamment un autoportrait de Kathe Kollwitz (1867-1945). Après que plusieurs galeries l'ont quitté l'an dernier, à la suite du déménagement au Carrousel du Louvre et du changement de direction, le Salon du dessin contemporain - rebaptisé Drawing Now - a vu revenir d'anciens exposants comme Suzanne Tarasieve ou Daniel Lelong. La foire poursuit son ouverture vers la bande dessinée et, cette année, le numérique. Les organisateurs lancent aussi le Prix Drawing Now pour récompenser l'une des expositions personnelles de la manifestation. Enfin, la foire prévoit une extension rue La Boétie intitulée Drawing Now Suite pour montrer des dessins de grands formats, ou faire des projections.L'ancien directeur du Salon du dessin contemporain, Laurent Boudier, a lancé avec les organisateurs de la foire Slick l'idée de « Dessins Exquis » - à la galerie Johan Tamer-Morael -, variante du cadavre exquis surréaliste. Une quarantaine d'artistes ont été invités à travailler sur un grand rouleau, une idée à la fois séduisante de collaboration et surtout un principe qui échappe au domaine marchand. Chic Dessin revient, quant à elle, avec une vingtaine d'exposants et l'idée de découvrir de tout jeunes artistes. C'est aussi du côté des jeunes pousses que braconne la Foire internationale du dessin (FID) (du 31 mars au 3 avril). L'occasion de découvrir les travaux d'étudiants d'écoles de beaux-arts et peut-être de dénicher les talents de demain ! Adrien Grandet? Salon du dessin, du 30 mars au 4 avril. www.salondudessin.com? Drawing Now, du 25 au 28 mars. www.drawingnowparis.com? Dessins Exquis, jusqu'au 4 avril. www.slick-paris.com? Chic Dessin, du 1er au 3 avril. www.chic-today.com
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