Nicolas Sarkozy, ou la poisse en économie

Nicolas Sarkozy a-t-il la scoumoune, dès qu'il s'agit d'économie?? Et ce depuis le début de sa carrière gouvernementale, entamée en 1993 au plus fort - déjà - d'une récession??Tout porte à le croire. Alors qu'un Lionel Jospin a pu surfer, pendant plusieurs années, sur une conjoncture exceptionnelle, dont Jacques Chirac lui a offert la gestion au printemps 1997, à la suite d'une malencontreuse dissolution, l'actuel chef de l'État est un habitué des situations économiques désastreuses. Retour en arrière. En 1993, la droite reprend le pouvoir à la gauche, à la faveur d'une situation sociale - chômage en forte hausse - fortement dégradée. Les déficits publics explosent comme jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui entraîne, mécaniquement, une envolée de la dette, dont le jeune ministre du Budget, Nicolas Sarkozy, a la charge. Quinze ans plus tard, rebelote pour le nouveau chef de l'État, avec l'entrée dans une récession à côté de laquelle celle de 1993 fut une partie de plaisir (? 2,6 % pour le PIB en 2009, ? 0,9 % en 1993). Toutes les promesses de croissance « à aller chercher avec les dents » et de pouvoir d'achat florissant s'envolent alors.Par-delà l'ampleur du marasme, la comparaison entre les deux périodes trouve toutefois ses limites. Et tend à montrer, que, pour Nicolas Sarkozy, le plus dur, politiquement s'entend, reste à venir. Car, en 1993, il était plus que facile de faire porter au gouvernement socialiste précédent une bonne partie du fardeau de la crise. Toute amélioration de la situation économique - qui, forcément, n'a pas tardé à intervenir - pouvait être mise au crédit de l'équipe en place. Alors Premier ministre, Édouard Balladur, préparant sa campagne pour l'élection présidentielle de 1995, ne s'en était d'ailleurs pas privé. La dette?? Elle n'avait à l'époque qu'une importance relative. Pas de réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles pour rappeler la France à l'ordre. L'euro était du reste encore loin. Au moyen de manipulations budgétaires plus ou moins subtiles, Nicolas Sarkozy pouvait alors afficher une certaine rigueur tout en ouvrant, en fait, les vannes de la dépense publique.Refus de jouer la montreIl n'en est évidemment plus question aujourd'hui. Relancer, comme l'a fait Nicolas Sarkozy début 2009, s'imposait, bien sûr. Il fallait calibrer au mieux l'intervention publique, ce qu'a su faire l'exécutif, aux dires du FMI. Ramener le déficit, d'un niveau inconnu en temps de paix, à des normes raisonnables, alors même que toute hausse d'impôt explicite est exclue, voilà qui s'annonce autrement plus complexe. Le timing politique n'aide pas, non plus. Pas question de jouer la montre et de laisser la facture au successeur. En mars 2012, en pleine campagne électorale, la lumière sera faite sur la réalité des comptes publics de 2011, qui font l'objet actuellement de lourds arbitrages. Ivan Best
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