Une conduite de programme à améliorer

Si le programme d'adaptation des sous-marins lanceurs d'engins de nouvelle génération (SNLE-NG) au nouveau missile nucléaire balistique M51 a été très bien maîtrisé, selon le CPRA (voir ci-contre) il n'en est pas de même pour l'armement air-sol modulaire (AASM), une bombe guidée par GPS et développée par Sagem. Déjà épinglé en 2004 pour une conduite de programme très défaillante, ce projet a donc logiquement connu des retards (de trois à quatre ans selon les versions) et des surcoûts, qui ont été limités grâce à des réduction de cibles, des abandons de sous-programmes et des pénalités de retard payées par l'industriel.Alors que le devis initial était évalué à 807 millions d'euros, le coût global pour l'État s'est élevé au final à 846 millions d'euros. Soit environ 40 millions de plus que prévu, ce qui représente 5  % du montant initial. Ce gonflement de la facture intègre notamment l'abandon de l'intégration de cette bombe sous le Mirage 2000D (39 millions d'euros), ainsi que la réduction de cible. Le ministère a réduit sa commande à 2.348 kits contre 3.000 au départ, soit une économie de 50 millions d'euros. Par ailleurs, l'État a payé l'acquisition d'une version laser mais a aussi reçu le paiement de pénalités de retard de Sagem.difficultés techniquesPourquoi de tels dysfonctionnements ? Il apparaît, selon le CPRA, que la phase de levée de risques et de définition a été très insuffisante. « Il en est résulté de grandes difficultés techniques dans le développement, donc des retards conséquents dans la livraison des premiers équipements ». En outre, le ministère de la Défense, qui avait choisi en 2000 un marché forfaitaire global censé réduire la facture pour l'Etat, n'a finalement pas concrétisé la commande d'une tranche conditionnelle (2.256 kits) pour des raisons techniques (mauvaise levée de risques) et budgétaires. Une décision qui a donc altéré le principe de la commande globale. « Une mauvaise analyse initiale des risques a fait que ce type de contrat était peu adapté au programme », regrette le CPRA. Depuis cette époque, le ministère s'est amélioré. M.C.
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