L'Etat veut relancer la recherche sur la « vigne OGM »

Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, sont venus à Colmar apporter leur soutien aux chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), dont une parcelle expérimentale a été détruite par des militants anti-OGM le 15 août. Les travaux menés en Alsace mobilisaient une douzaine de chercheurs. L'Inra estime sa perte financière à 1,2 million d'euros, engagés sur ce projet à long terme depuis 2005. « S'il faut trouver des crédits supplémentaires, nous les trouverons », a annoncé Bruno Le Maire, après avoir entendu les équipes de l'Inra et les membres du comité public de suivi de cette expérience. Le protocole mis en place à Colmar associait des représentants de la viticulture, des représentants de l'Education nationale, des consultants indépendants, et l'expérimentation menée en pleins champs avait obtenu l'aval des élus locaux. inquiétudes des viticulteursNéanmoins, sur place, certains vignerons, dont ceux regroupés au sein de l'association des viticulteurs (AVA), craignaient notamment que l'image des vins d'Alsace ne soit affectée par ces essais sur des porte-greffes OGM. En effet, l'Inra mettait en oeuvre des plants de meunier, un cépage non cultivé dans la région. Dans l'idée de calmer ces inquiétudes, les chercheurs avait promis de couper les fleurs de la vigne afin que la parcelle concernée ne produise pas la moindre grappe de raisin.Les recherches menées à Colmar portaient sur la maladie du Court-Noué, qui toucherait 60 % du vignoble national selon l'Inra, et provoquerait la perte de 350 à 850 millions d'euros par an chez les viticulteurs. Cette maladie virale, dont le vecteur est un ver du sol, est habituellement contrée par la mise en jachère des sols sur une dizaine d'années, ou par traitement chimique. Le débat public entretenu depuis cinq ans avait permis d'élargir les recherches à des questions d'impact environnemental et de dissémination des OGM dans les expériences menées en plein champ. « Je souhaite que le protocole participatif soit élargi à tous les programmes de recherche qui poseraient des problèmes sanitaires, environnementaux ou éthiques », déclare Valérie Pecresse. Mais Jean Masson, président du centre de l'Inra à Colmar, craint avant tout pour le moral de ses équipes. « Je ne connais pas le coût de la relance du projet. Nous avons besoin d'envie et d'espoir », a-t-il répondu aux ministres.
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