Il n'y aura donc pas eu de trêve estivale sur le front du chômage. Après la baisse surprise enregistrée en juin, les chiffres d'août, révélés hier par le ministère de l'Emploi, ont confirmé que la courbe était repartie à la hausse depuis le mois de juillet. Avec 18.100 demandeurs d'emploi supplémentaires, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A (immédiatement disponibles) a progressé de 0,7 % sur un mois et de 25,8 % sur un an. En intégrant les personnes en activité réduite (catégories B et C), le service public de l'emploi a enregistré 32.200 chômeurs de plus, soit une croissance de 0,9 % sur le seul mois d'août. Une nouvelle dégradation dont Christine Lagarde a sobrement pris note, hier soir : « Cette hausse du nombre de demandeurs d'emploi [?] indique que les effets de la crise sur le marché du travail se poursuivent », souligne la ministre de l'Économie dans un communiqué.du jamais-vuCar même si le rythme de la hausse s'est ralenti par rapport à la fin 2008-début 2009, le nombre total de chômeurs s'établit désormais à 3,7 millions toutes catégories confondues (2,5 millions pour la catégorie A). « Sur un an, il y a 500.000 demandeurs d'emploi de plus. C'est du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale », indique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.Surtout, les chiffres présentés hier démontrent que la dégradation sur le marché de l'emploi ne concerne plus seulement les contrats précaires, mais aussi les emplois permanents. Certes, l'essentiel du stock des inscrits à Pôle emploi reste composé de fins de CDD et de missions d'intérim, mais les inscriptions à la suite d'un licenciement économique progressent nettement plus vite (+ 68 % sur un an) que les autres. Conséquence positive, les jeunes, très souvent embauchés via ces contrats précaires, souffrent moins qu'en début d'année. Reste encore à mesurer l'impact des mesures en faveur des moins de 25 ans, décidées en avril par le chef de l'État et renforcées, hier, par Laurent Wauquiez (lire ci-contre). Soucieux de maintenir les digues de l'emploi, le gouvernement a aussi amélioré récemment le dispositif de chômage partiel qui, selon Laurent Wauquiez, a permis d'éviter 70.000 licenciements sur les huit premiers mois de l'année (« La Tribune » du 23 septembre). À terme, pourtant, l'exécutif va être confronté au délicat problème des chômeurs de longue durée qui ne pourront plus être indemnisés par l'assurance chômage. Déjà, les syndicats le poussent à trouver une solution pour 1,2 million de chômeurs inscrits depuis plus d'un an. n

latribune.fr

25 Sept 2009, 1:46

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