La Turquie confirme son statut d'eldorado pour les banques occidentales

BBVA pourrait être la prochaine à céder aux sirènes de la Turquie. La semaine dernière, la banque a rejoint officiellement les candidats au rachat de la part de General Electric (21 %) dans le capital de Garanti Bank. Si l'espagnole menait à bien les négociations, elle rejoindrait les rangs, déjà fournis, des acteurs étrangers présents dans le pays. Aujourd'hui, ils sont environ une dizaine à disposer d'un réseau d'agences de détail en Turquie. Tous ou presque ont pour ambition de s'y développer. Le 12 octobre, la franco-belge Dexia a annoncé sa volonté de générer un quart de ses revenus en 2014 sur ce territoire, à travers sa filiale DenizBank, qualifiée de « premier moteur de croissance du groupe ». De son côté, BNP Paribas a décidé de se développer sur les rives du Bosphore dès le milieu des années 2000, en prenant 50 % du capital du holding de contrôle de Türk Ekonomi Bankasi (TEB). Avec l'intégration de Fortis, la banque française a pris une nouvelle envergure, portant son réseau à 640 agences. L'accord de fusion entre TEB et Fortis Bank Turquie a été signé au printemps dernier. Ce marché représente plus d'un quart du produit net bancaire de BNP Paribas dans la région Europe Méditerranée, hors Italie. pays moins bancarisé« Les banques cherchent à capter la croissance forte de l'économie turque », explique Christophe Nijdam, analyste chez AlphaValue. « Leur intérêt est d'autant plus grand que le pays est beaucoup moins bancarisé que l'Europe occidentale. C'est l'un des marchés qui a le plus fort potentiel dans le bassin méditerranéen. S'y développer est donc sensé pour BNP Paribas, qui a des ambitions dans la région. La logique de Dexia est en revanche moins évidente, car DenizBank ne lui procure aucune cohérence géographique et, donc, peu de possibilités de synergies. »Dans les années à venir, « la concurrence en Turquie devrait s'intensifier, estime un autre observateur. Les acteurs occidentaux sont aujourd'hui face à des marchés domestiques matures et doivent trouver des relais de croissance. » Outre BNP Paribas et Dexia, HSBC et ING y ont développé une présence forte. La banque britannique, implantée depuis vingt ans, compte ainsi 336 agences, plus de 3 millions de clients et près de 7.000 collaborateurs dans le pays. Le bancassureur néerlandais avait, pour sa part, mis la main fin 2007 sur Oyak Bank et ses 360 implantations pour 2 milliards d'euros. Les voisines grecques sont également présentes en Turquie. EFG Eurobank, avec Tekfen, y dispose d'un petit réseau de 42 agences tandis que National Bank of Greece détient un gros acteur du marché, Finansbank, dont il cherche actuellement à céder une partie du capital. Citigroup, avec 20 % d'Akbank, et UniCredit (Yapi Kredi Bank) sont également présents en Turquie. Alexandre Madde
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