Au Chili, les fonds de pension ont dû être réformés

Considérés par les libéraux comme la référence en matière de privatisation d'un système de retraite, les fonds de pension chiliens n'ont pas tenu leurs promesses. Instaurés en 1981 par les « Chicago Boys », conseillers du dictateur Augusto Pinochet et mis en oeuvre par José Piñera, ministre du Travail et frère de l'actuel président, Sebastián Piñera, ils n'étaient sans doute pas adaptés à la structure économique du pays. Certes, le Chili s'est transformé - à marche forcée mais avec succès - en une économie moderne et prospère, mais le libéralisme n'est pas venu à bout des inégalités sociales, d'autant que le secteur informel emploie encore environ un tiers de la population active, soit plus d'un million de personnes. Or, pour toucher une pension, il faut avoir versé au moins 10 % d'un salaire à l'un des fonds de pension institués par la privatisation, pendant au moins vingt ans. Autant dire que les pauvres, mais aussi les chômeurs et nombre de travailleurs indépendants s'en sont trouvés exclus. Selon les études menées par la Commission de réforme mise sur pied en 2006 par la présidente Michelle Bachelet, la proportion de salariés contribuant, régulièrement ou non, à un fonds de pension est passé de 76 % en 1983 à seulement 54 % en 2007. Les travailleurs indépendants n'étaient plus que 40 % en 2007 à verser leur écot. Les femmes, surreprésentées dans le secteur informel, sont particulièrement pénalisées. Moralité, près de la moitié des salariés (et 85 % en 2025 selon les projections) ayant contribué n'auraient touché qu'une pension inférieure au salaire minimum. La réforme, soutenue par tous les partis, a donc introduit une dose de public dans le système privé, en instituant un minimum vital pour tous les Chiliens. Lysiane J. Baudu
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