Les jeunes en attente de signaux forts l'an prochain

La contestation des jeunes à l'occasion de la réforme des retraites, révélatrice d'un profond malaise, semble vouloir s'ancrer dans la durée. Organisations lycéennes et étudiantes comptent en effet poursuivre leur action tant que la « question de l'avenir des jeunes » ne sera pas « au coeur du débat public », vacances de la Toussaint ou pas.Le contexte est connu : chômage accru, insertion professionnelle en panne, inégalités face aux études... Même les diplômés des grandes écoles rencontrent quelques difficultés. Le rapport Attali juge urgent de « redonner un avenir aux jeunes ». Si le chef de l'État ne veut pas se couper d'une classe d'âge qui n'a déjà pas voté majoritairement pour lui en 2007, un plan d'ampleur pourrait s'avérer indispensable, jugent certains observateurs. Car pour l'heure, les dispositifs en leur faveur (contrats d'apprentissage, RSA jeunes, service civique, revenu contractualisé d'autonomie, laboratoires de la jeunesse...) demandent à être confirmés. D'autres, comme le programme « Envie d'agir » sont menacés (lire encadré).Orientation à l'AllemandePour le ministre de la Jeunesse, le gouvernement ne pourra donc faire l'économie d'un « plan pour l'emploi des jeunes significatif » en 2011, malgré les deux plans déjà lancés en 2009. Marc-Philippe Daubresse milite pour que soit créé, comme en 2004, un grand ministère de la cohésion sociale, articulant approches nationale et territorialisée, mêlant lutte contre l'exclusion, politique de la ville et logement. Une architecture qui pourrait voir le jour si Jean-Louis Borloo obtenait Matignon... Au coeur de la problématique, l'orientation. Le nouveau délégué à l'information et à l'orientation, Jean-Robert Pitte, doit rendre son rapport au Premier ministre à la fin du printemps 2011 (« La Tribune » du 20 septembre). En attendant, Marc-Philippe Daubresse distille ses idées : un système « dual » à l'allemande où l'orientation serait pilotée par les universités et les chambres de commerce et d'industrie, des stages en entreprise chaque année au lycée et un bilan de compétences assuré par des cabinets de recrutement privés. Tour de France ou pacteD'aucuns, tel le sénateur Christian Demuynck, préconisent un tour de France pour aller à la rencontre des jeunes. D'autres enfin veulent un « pacte pour la jeunesse en 2012 », comme le souffle la secrétaire d'État aux Sports, Rama Yade, dans sa « Lettre à la jeunesse ». Bref, en cette veille de remaniement ministériel, et alors que Raymond Soubie a indiqué dimanche sur Europe 1 que l'emploi des jeunes fera partie des missions prioritaires de la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, chacun cherche à se positionner. Clarisse Jay
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