Inquiétants par certains aspects, les flux massifs de capitaux qui se déversent sur les marchés financiers asiatiques sont « pain béni » pour les grandes introductions en Bourse qui se déroulent actuellement en Asie. La demande des investisseurs est en effet plus que jamais au rendez-vous. Ce n'est pas le gouvernement indien qui s'en plaindra. À la veille d'un programme de privatisations colossal, à l'issue duquel l'Inde souhaite lever 6 milliards d'euros en Bourse d'ici au mois de mars 2011, New Delhi ne peut qu'être rassuré par l'euphorie qui entoure l'offre de Coal india, l'un de ses joyaux. Vendredi, le numéro un mondial du charbon a reçu des offres pour 9,6 milliards d'actions, soit 15 fois le nombre d'actions disponibles! C'est d'ores et déjà deux fois plus que ce à quoi s'attendait le gouvernement qui peut désormais fixer aujourd'hui un prix en haut de fourchette (245 roupies). Auquel cas, la société serait valorisée 34 milliards de dollars et pourrait rapporter quelque 3,5 milliards de dollars à l'Etat indien. Dans cette affaire, l'attrait des investisseurs pour l'Asie n'explique pas tout. « Coal India est en situation de quasi-monopole ce qui laisse espérer un bon parcours boursier », souligne Juergen Maier, gérant chez Raiffeisen Capital. Et les besoins énergétiques en Inde sont immenses. Selon le ministre de l'Énergie, la demande en charbon pourrait tripler au cours des vingt prochaines années. Sans surprise, cette future IPO (prévue pour le 4 novembre) a démultiplié davantage encore les flux déjà étoffés de capitaux étrangers investis sur les actions indiennes : ils atteignent désormais 23,8 milliards de dollars sur l'année. Bref, « le haut de fourchette » est décidément à la mode dans les IPO en Asie. Ce même vendredi, AIA, la filiale d'assurance-vie en Asie du groupe American International Group est en effet parvenue à placer ses titres au meilleur prix, soit 19,68 dollars de Hong Kong. Le groupe devrait être valorisé 30,5 milliards de dollars. AIA a levé 17,9 milliards de dollars (1,28 milliard d'euros). Toutefois, la demande est telle que la société a dû s'acquitter d'une rallonge de 1,7 milliard de titres. Pour l'heure, l'opération place la société au cinquième rang des IPO mondiales. Mais l'exercice de l'option de surallocation en totalité qui porterait la transaction à 20,5 milliards de dollars la propulserait au troisième rang.

latribune.fr

24 Oct 2010, 23:22

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