Les tarifs du gaz jugés trop « opaques »

L'association confirme que le groupe gazier vend à perte son gaz en France depuis fin 2003. énergie« Le problème sur les tarifs français de gaz n'est pas là où la polémique se polarise régulièrement », lance d'emblée Alain Bazot, président d'UFC-Que choisir. « La répercussion des coûts d'achats du gaz sur la facture des Français nous semble correcte », affirme-t-il, en se distinguant de ses homologues qui dénoncent souvent le manque d'empressement de GDF Suez pour refléter dans ses tarifs les baisses des prix mondiaux des hydrocarbures.Rappelant que la facture moyenne de chauffage au gaz des ménages français (900 euros TTC par an, + 40 % depuis 2004) se situe dans la moyenne européenne, UFC-Que choisir estime qu'il y a néanmoins des économies à faire sur les coûts de transport, de distribution et de stockage du gaz. Ces trois postes pèsent 42 % de la facture. Difficile pour l'association de chiffrer précisément ces économies, faute de transparence dans les chiffres publiés, affirme Alain Bazot. Un objectif de diminution de 8 % de la facture des Français lui semble néanmoins possible à terme.« Nous demandons plus de transparence et plus de régulation, notamment pour le stockage », déclare l'association qui a formulé ses demandes par écrit à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et au ministre Borloo en charge de l'énergie, sans réponse à ce jour.Paradoxalement, l'étude d'UFC-Que choisir est accueillie avec soulagement par GDF Suez. L'association confirme en effet que le groupe gazier vend à perte son gaz en France depuis fin 2003. Mais si GDF Suez évalue à près de 2 milliards son manque à gagner, UFC le chiffre à environ 900 millions. L'association plaide par ailleurs pour que les contrats d'achat long terme soient décorrélés des prix du pétrole. Une exigence imposée depuis toujours par les pays producteurs de gaz mais que les grands acheteurs, comme GDF Suez, tentent depuis quelques mois de remettre en cause.De son côté, GDF Suez espère que le gouvernement bouclera avant la fin de l'année de nouvelles modalités de fixation du tarif réglementé du gaz. En discussion depuis début 2008, ce projet vise à redonner au groupe une marge bénéficiaire sur son activité française. Au passage, le gouvernement se déchargerait sur la CRE de l'obligation d'autoriser tous les trois mois une révision des prix. M.-C. L.
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