La France ne se démarque pas seulement de ses voisins européens par une baisse plus modérée du recrutement de cadres, mais aussi par les profils recherchés. Alors qu'en 2009-2010, la majorité des entreprises européennes prévoient d'embaucher, en premier lieu, des commerciaux ou des cadres de production, les sociétés hexagonales devraient, elles, miser avant tout sur la fonction études-recherche et développement. « La part de la fonction études, recherche et développement, notamment signe d'investissements dans l'innovation, serait relativement marginale dans la plupart des pays, mais représenterait en France près d'un recrutement sur trois », note l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).Selon l'étude de l'Apec, en effet, avec 29 % des intentions d'embauche, cette fonction serait en première position au début de l'année prochaine. Très loin devant les souhaits des recruteurs des autres pays européens où elle ne pèse qu'entre 4 % (en Espagne) et 14 % (en Belgique), en passant par 6 % en Allemagne.Dans l'Hexagone, elle passerait ainsi devant la production-exploitation-tertiaire (26 % des profils recherchés) et les commerciaux (24 %). Les recrutements dans la fonction informatique, qui ont longtemps tiré le marché du travail des cadres, poursuivent leur chute et ne représentent plus que 10 % des intentions d'embauche. La prépondérance de la fonction R&D est vraiment une spécificité française.Cette redistribution des cartes est directement liée à la crise. En 2008, en effet, les informaticiens ont les premiers pâti du ralentissement économique. « Les entreprises clientes ont revu à la baisse leurs dépenses et notamment celles liées aux projets informatiques, affectant l'activité des prestataires d'activités informatiques », poursuit l'Apec. Preuve que ces profils sont moins recherchés qu'auparavant, les salaires proposés dans les offres sont restés stables entre janvier et août 2009 alors qu'en R&D, ils poursuivaient leur hausse. A. L.

latribune.fr

25 Nov 2009, 1:49

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