Les industriels n'ont pas le moral, les ménages consomment

ConjonctureOn pourrait y perdre son latin ! Alors que certains indicateurs sont d'ores et déjà passés au vert, indiquant que la France est sur le chemin de la reprise sinon sur celui d'un redressement sensible de l'activité, d'autres témoignent d'une réelle fragilité de l'environnement macroéconomique. Publié hier par l'Insee, l'indicateur mesurant le climat des affaires dans l'industrie est resté stable en novembre après plusieurs mois de hausse. Cette stabilité a de quoi inquiéter, car le climat des affaires reste, à 89 points, très en deçà de sa moyenne de longue période (100 points). Cette statistique confirme les résultats du baromètre « La Tribune »-LCL selon lesquels les dirigeants de PME doutent d'une sortie rapide de la crise (lire « La Tribune » du 23 novembre).attentismeCet attentisme de la part des industriels est en décalage avec l'augmentation de l'activité observée la veille par la société Markit via son indice composite PMI, qui, malgré un léger essoufflement dans l'industrie, a atteint en novembre un sommet depuis trois ans. Un sommet lié au secteur des services. La stabilisation à faible niveau du climat des affaires contraste aussi avec les anticipations des économistes, qui tablent sur une légère accélération de l'activité au quatrième trimestre (le PIB augmenterait alors de 0,5 %). Peut-être seront-ils amenés à revoir cette prévision à la baisse.Ce n'est pas tout. La frilosité des chefs d'entreprise s'oppose également à la nette reprise de la consommation des ménages, l'unique moteur de l'économie française. Toujours selon l'Insee, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés, qui représentent un quart de leur consommation totale, ont progressé de 1,1 % en octobre. Elles avaient déjà augmenté de 2,4 % en septembre, un chiffre révisé à la hausse de + 0,1 point.Alors, comment expliquer ce « petit moral » des industriels ? En grande partie par la diminution des carnets de commandes dans l'automobile en provenance de l'étranger, tout particulièrement d'Allemagne, où la prime gouvernementale n'est plus accordée depuis le mois d'août. À moins que la croissance tricolore devienne suffisamment forte pour devenir autonome, la fin programmée des plans de relance français et européens n'est pas de nature à rassurer. Fabien Piliu
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