Le groupe 3A relance son usine de Toulouse

Changement de décennie pour le groupe 3A : si la coopérative toulousaine aux 1.800 producteurs doit faire face à la crise, elle cherche également à se repositionner. En commençant par l'image. « Nous relançons le groupe dans son ancrage régional et sur des valeurs de solidarité, explique Henri-Jacques Buchet, le directeur général. Nous avons également une forte stratégie sur les AOC, notamment avec nos fromages. » Mais le repositionnement est aussi industriel. Dépendant des prix du lait, 3A a connu une année 2009 en croissance en raison de la baisse des prix de cette matière première. Ce qui n'a pas été sans provoquer d'importantes tensions avec les producteurs qui dénonçaient la diminution de leurs revenus.désendettement sur 5 ans2010 sera une année en demi-teinte. « Nos producteurs vont continuer de souffrir : le prix du lait sera revalorisé mais de façon insuffisante, prévoit Henri-Jacques Buchet. D'un autre côté, ces prix nous permettent de rester compétitifs face au lait allemand qui reste un concurrent important. » Pour 2009, 3A a enregistré un chiffre d'affaires de 680 millions d'euros et entame dès à présent un plan de désendettement sur cinq ans.Présent sur plusieurs secteurs (les Fromageries Occitanes, les desserts surgelés avec Boncolac, et les dérivés du lait avec Bonilait Protéines), 3A a noué un partenariat stratégique avec Kaiku pour porter son activité yaourt et son usine de Toulouse, en perte de vitesse. Objectif : investir quelque 6 millions d'euros dans une nouvelle ligne de conditionnement, grâce à ce groupe espagnol et les collectivités locales. La société ainsi constituée (baptisée Yeo International) est détenue à 50 % chacun par le groupe 3A et Kaiku Corporacion Alimentaria. Cent cinquante personnes travaillent sur cette unité au nord de la Ville rose. « Notre souhait est de porter l'actuelle production de 50.000 tonnes de yaourts à 100.000 tonnes d'ici quatre ans », précise Henri-Jacques Buchet, qui reste cependant inquiet pour 2010 : « Notre souci, c'est la consommation des ménages. Si le chômage s'accroît, nous redoutons un tassement de la consommation et l'année sera plus dure encore. » Ce qui n'empêche pas 3A de rester à l'affût. En 2009, le groupe a racheté la coopérative auvergnate Sicolait et n'exclut pas de nouvelles acquisitions pour les mois à venir. Martin Venzal, à Toulouse
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