Les constructeurs autos américains engrangent des bénéfices exceptionnels

Ford devrait annoncer vendredi un bénéfice net exceptionnel, autour de 8 milliards de dollars (6 milliards d'euros) au titre de 2010. Ce serait d'ailleurs l'un des plus gros profits de l'histoire de l'industrie automobile mondiale, Toyota, longtemps champion de la rentabilité, ayant atteint un pic de 10,6 milliards d'euros sur son exercice 2007-2008. Quel contraste pour le constructeur de Dearborn qui affichait près de 30 milliards (23 milliards d'euros) de pertes entre 2006 et 2008, avant de sortir du rouge en 2009. Un résultat d'autant plus remarquable que, contrairement à General Motors (GM) et Chrysler, Ford l'a réalisé... sans aide publique.À peine sorti de la protection du Chapitre XI de la loi américaine sur les faillites, GM pourrait annoncer pour sa part un profit net autour de 6 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros) en 2010 ! Après 90 milliards (60 milliards d'euros) de déficit cumulé ! Certes, les 50 milliards de dollars d'aides publiques, l'allégement d'une dette colossale et une restructuration à la hache ont sacrément aidé l'ancien numéro un automobile mondial. Il n'empêche. Le redressement n'en est pas moins également spectaculaire. Même Chrysler sort la tête hors de l'eau. Contrôlée par Fiat, la firme d'Auburn Hills devrait annoncer d'ici à la fin du mois un résultat net positif pour 2010.Comment un tel miracle a-t-il été possible ? Tout d'abord, Ford mais aussi GM et accessoirement Chrysler ont rendu leur outil industriel relativement compétitif outre-Atlantique. Les véhicules de Ford et GM se hissent souvent, par ailleurs, au niveau des meilleures japonaises selon les dernières enquêtes auprès des consommateurs. Ensuite, Ford, surtout, a lancé des modèles séduisants et aboutis, tels les nouveaux pick-up F et 4×4 Explorer aux États-Unis, en attendant l'arrivée de la gamme Focus compacte à vocation mondiale produite en Allemagne et aux États-Unis, puis bientôt en Chine.GM, Ford et Chrysler n'en sont pas moins fondamentalement soutenus par la reprise nette de leur marché intérieur. Si Ford gagne même des parts de marché significatives en Amérique du Nord, GM profite surtout de ses très profitables coentreprises en Chine. Avec les utilitaires, GM est en effet le premier constructeur dans l'ex-empire du Milieu, devenu son premier débouché. Ses ventes y ont grimpé de 29 % en 2010 à 2,35 millions de véhicules. Alain-Gabriel Verdevoye
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