Comment Eurocopter cherche à financer son nouvel hélicoptère

Le programme d'hélicoptère civil, le X4 (quatre tonnes), crucial pour Eurocopter dans le cadre de la succession du Dauphin, prend forme. Industriellement et financièrement, les obstacles sont en voie de résolution. Les principaux partenaires industriels ont été notamment choisis : Turbomeca (groupe Safran) pour les turbines, Thales et Sagem (autre entité de Safran) pour l'avionique.À l'image d'Airbus, la filiale hélicoptériste d'EADS s'est pour la première fois entourée de partenaires à risques, le programme en coopération franco-chinoise EC175 restant un cas à part. Ses principaux sous-traitants financeront entre 20 % et 30 % du développement du programme, qui s'élève à 1,5 milliard d'euros. Beaucoup trop pour Eurocopter, qui demande un soutien en matière de recherche et technologie (R&T) et de recherche et développement (R&D) à l'État.Selon nos informations, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), qui pilote ce projet dans le cadre du « grand emprunt » (investissements d'avenir) et des avances remboursables, demande au total pour le compte d'Eurocopter la somme de 550 millions d'euros. « Ce serait satisfaisant », avance-t-on chez la filiale d'EADS. Pour l'instant, le compte n'y est pas. Car lors de la première réunion de présentation du projet X4 mercredi dernier, à laquelle n'assistait pas René Ricol qui préside le Commissariat général à l'investissement (CGI), le comité de pilotage n'a finalement accordé que 400 millions d'euros au programme. Mais la porte n'est semble-t-il pas encore fermée, explique-t-on à « La Tribune ». Un, voire deux, comités de pilotage devraient suivre celui qui s'est tenu mercredi dernier. Réponse définitive en février.« Nous développerons quoi qu'il arrive ce programme, assure-t-on chez Eurocopter. Mais le niveau de soutien de l'État déterminera le saut technologique et l'ambition de l'appareil [moteur, avionique, rotor, fuselage, aérodynamisme...] car on ne fera pas n'importe quoi au niveau des investissements. » En clair, le commissaire du CGI, René Ricol, a en son pouvoir de doter la gamme d'Eurocopter d'un hélicoptère qui fera la différence sur le plan commercial en 2018-2020, date à laquelle le successeur du Dauphin sera mis en service.Reste que l'hélicoptériste a un temps de retard par rapport à la concurrence dans la gamme des appareils de quatre tonnes, notamment AgustaWestland, qui a dévoilé un nouveau programme lors du salon de Farnborough en juillet dernier, AW169. Toutefois, chez Eurocopter, on planche aussi sur une mise en service d'un appareil, dès 2016, doté de quelques-unes des briques technologiques suffisamment matures du X4 pour occuper le marché. En attendant le vrai successeur du Dauphin, arrivera en 2018-2020 avec toutes les ruptures technologiques, dont le nouveau moteur. Michel Cabirol
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