La plus grande confusion régnait jeudi à Saint-Nazaire à l'occasion de la livraison, par le chantier STX Europe, du paquebot « MSC Magnifica » à l'armateur italo-suisse MSC. Contrairement à ce qui avait été annoncé mercredi par l'Élysée, la commande d'un nouveau navire aux ex-Chantiers de l'Atlantique par ce croisiériste n'a, pour l'instant, fait l'objet que d'un « accord oral ». Certes, Gianluigi Aponte, le PDG du groupe MSC, a confirmé la signature « dans les prochains jours » d'une lettre d'intention. Sans entrer dans les détails, il a juste indiqué qu'il lui fallait encore « finaliser » les conditions du financement de ce paquebot. De fait, contrairement aux soupçons qui pesaient sur lui, MSC Croisières se porte plutôt bien, avec un trafic en hausse de 40 % en 2009, soit 1,228 million de passagers contre 879.500 en 2008 et un objectif de 1,4 million pour cette année.Toutefois, cet effet d'annonce de l'Élysée a plutôt été mal vécu à Saint-Nazaire. Joël Batteux, le maire PS de la ville, n'hésitait pas à parler de « cafouillage » et « d'irresponsabilit頻 de la part de l'État « lorsqu'il s'agit de négociations qui concernent des milliers de salariés ». Le blocage du port de Saint-Nazaire par la CGT jusqu'au début de l'après-midi, empêchant le « MSC Magnifica » de partir, n'a fait que rajouter de l'huile sur le feu. La CGT est en conflit avec la direction du port après l'échec de négociations sur l'application locale de la réforme portuaire. Et le départ du navire n'a pu se faire que sur réquisition du préfet.Néanmoins, les tractations sont assez avancées entre STX et MSC pour indiquer que la commande portera sur un navire de la classe des « MSC Fantasia », soit les plus grands bateaux de la flotte MSC (1.637 cabines pour une capacité de 3.959 passagers), avec une capacité augmentée d'une centaine de cabines. L'investissement s'élève à près de 550 millions d'euros. Jacques Hardelay, le PDG de STX France, prévoit de lancer la construction dix semaines après la signature de la lettre d'intention. Mais il ne veut pas en rester là, car si cette commande doit redonner du grain à moudre aux ateliers du chantier, « il faut rentrer trois autres commandes cette année pour assurer de l'activité en 2012 », prévient-il. Le chantier n'a plus qu'un paquebot à livrer en juin pour NCL et un bâtiment de projection et de commandement (BPC) pour la Marine nationale pour 2011. Fabienne Proux, à Saint-Nazaire

latribune.fr

25 Févr 2010, 23:19

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