« ? Jac the Knife ? » prend les commandes de BHP Billiton

La rumeur courait depuis l'été dernier, elle est devenue une nouvelle confirmée mardi : Jac Nasser sera le nouveau président de l'anglo-australien BHP Billiton, à compter du 30 mars.Le premier groupe minier du monde, présent notamment dans le minerai de fer, l'uranium, le charbon et le pétrole, a choisi l'ancien patron de Ford pour succéder à Don Agus, en place depuis dix ans, qui prend sa retraite.résistance aux pressionsJac Nasser, né en 1947 au Liban, naturalisé australien, occupait déjà un poste de directeur non exécutif au conseil d'administration depuis 2006.Après avoir gravi tous les échelons du groupe Ford Motor Company, Jac Nasser en a pris la direction générale entre janvier 1999 et octobre 2001, pour ce qui allait être l'une des périodes les plus marquantes du constructeur automobile américain, et allait offrir à Nasser le surnom plus élogieux que critique de « Jac the Knife », « Jac le couteau ». Car en moins de trois ans, Nasser avait démontré sa capacité à trancher vite, bien et de façon novatrice, quitte à prendre des risques importants. L'affaire Firestone-Ford avait démontré sa capacité à résister aux pressions : il avait ainsi ordonné l'arrêt complet de toutes les usines pendant trois semaines, le temps de permettre à Firestone de rappeler des pneus défectueux et faire les tests nécessaires. Ford avait ainsi regagné une forme de confiance des Américains, après des dizaines d'accidents mortels. Mais c'est surtout au niveau de la réduction des coûts que Nasser avait su oeuvrer, ce qui allait permettre en fin de décennie à Ford d'éviter le pire dans un secteur automobile fortement ébranlé par la crise.En trois ans, Nasser s'est révélé, selon nombre d'observateurs, comme le meilleur capitaine d'industrie que l'automobile avait connu depuis des décennies. Qu'a-t-il fait depuis ? Après trente-trois exercices hyperactifs chez Ford, les années 2000 semblent avoir été celles du repos du guerrier. Nasser, qui devra être présent à BHP Billiton deux jours et demi par semaine, a entre-temps occupé les postes de directeur exécutif de One Equity Partners (firme de private equity appartenant à JP Morgan), dont il démissionne, mais aussi de directeur non exécutif du groupe audiovisuel BSkyB et de conseiller chez Allianz.Établi aux États-Unis, Nasser rejoint Melbourne, terre de ses débuts, pour le compte d'une entreprise dont il avait refusé les propositions au tout début de sa carrière et qui a vu sa capitalisation multipliée par six au cours des dix ans du mandat de Don Argus. Johann Harscoët, à Londres (L'Écho)
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