Jean-François Roubaud (*)Ce nouveau statut EIRL va-t-il doper la création d'entreprise ?L'initiative d'Hervé Novelli de créer un statut permettant aux chefs d'entreprise indépendants de protéger leur patrimoine personnel est évidemment une avancée appréciable. Et je pense que bon nombre d'entre eux s'en féliciteront. Ceci dit, je pense que là où l'EIRL sera la plus utile, ce sera dans le cas d'un artisan qui envisage de créer une petite activité artisanale. Il pourra commencer sous la protection de ce statut en mettant à l'abri l'essentiel, c'est-à-dire tout son patrimoine à l'exception de la remise qui lui sert de petit atelier et de son outillage. Puis par la suite, il pourra opter, si besoin est, pour l'exercice en société s'il souhaite se développer davantage.Quel est aujourd'hui l'intérêt pour un entrepreneur d'opter pour un statut d'indépendant plutôt que pour la création d'une société unipersonnelle (EURL) qui, par essence, offre déjà cette protection ?C'est vrai qu'on peut se demander pourquoi certains entrepreneurs ne choisissent pas de créer leur activité sous la forme d'une société, un statut plus protecteur que celui de l'entrepreneuriat indépendant. C'est souvent un problème culturel. De nombreux artisans et de nombreux commerçants n'imaginent même pas exercer sous la forme sociétale dont ils craignent le formalisme. L'EURL souffre d'une insuffisance de communication auprès de certaines catégories d'entrepreneurs.La protection financière que l'EIRL est censée apporter aux entrepreneurs n'est-elle pas illusoire ?On voit très vite les limites du dispositif. Dès que le chef d'entreprise aura besoin de financer son développement et donc de recourir au crédit, ses créanciers, le plus souvent son banquier, exigeront qu'il apporte des garanties.Propos recueillis par A. de B. (*) Président de la CGPME.

latribune.fr

25 Févr 2010, 23:20

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