L'émirat de Dubaï vole au secours de Dubai World

L'émirat de Dubaï a décidé de mettre la main à la poche pour venir en aide à Dubai World écrasé par un endettement de 23,5 milliards de dollars. Les autorités de l'émirat ont annoncé jeudi qu'elles allaient injecter 9,5 milliards de dollars (7,1 milliards d'euros) dans le conglomérat public Dubai World et rembourser la dette du géant immobilier Nakheel qui devrait passer sous le contrôle de l'Etat. Dubai World et Nakheel avaient provoqué en novembre dernier un début de panique sur les marchés financiers en imposant à leurs créanciers un moratoire sur le remboursement de leurs dettes. Les nouveaux financements que le gouvernement entend accorder à Dubai World et Nakheel incluent 5,7 milliards de dollars issus du prêt de 10 milliards accordé à la mi-décembre par l'émirat voisin d'Abu Dhabi, complétés par « les ressources internes du gouvernement de Duba. La recapitalisation prévue du conglomérat devrait passer par la conversion en actions de 8,9 milliards de dollars de dettes dues à l'émirat et par l'apport supplémentaire de 1,5 milliard de dollars. Nakheel, de son côté, devrait convertir en actions 1,2 milliard de dettes aux autorités, qui lui apporteront en outre 8 milliards de dollars. Pour Goldman Sachs, le plan de sauvetage s'accompagnera de la cession de certains actifs détenus par le gouvernement et Dubai world. Dubai World a proposé dans la foulée de rembourser intégralement ses créanciers sur huit ans. Les créanciers non-bancaires, eux, pourraient recevoir un remboursement partiel mais « significatif » en numéraire complété par des titres échangeables. Des créanciers représentant 97 banques se sont réunis mercredi pour finaliser les discussions entamées il y a plusieurs mois sur la restructuration de la dette de Dubai World. Si les créanciers acceptent ces propositions, Nakheel cessera d'être une filiale de Dubai World. Nakheel porte une lourde responsabilité dans la crise actuelle. Le géant de l'immobilier est à l'origine des projets les plus fous de l'émirat comme Palm Jumeirah, une île artificielle en forme de palmier au large de Dubaï. La crise financière a contraint la société à suspendre la construction d'une tour d'un kilomètre de haut et d'une nouvelle cité, Waterfront, qui devait faire deux fois la superficie de Hong Kong.Pour le très austère émirat d'Abu Dhabi, les difficultés de son flamboyant voisin ont comme un parfum de revanche. Dubaï est peuplé aux trois quarts d'expatriés appréciant la nature libérale du régime. perte d'identitéMais les libertés prises avec la culture locale ont fini par agacer son puissant voisin (9 % des réserves mondiales de pétrole). Les milliards de dollars accordés en décembre par Abu Dhabi semblent être assortis d'une exigence de reprise en main des moeurs. Un couple de britannique s'est ainsi vu condamner à un mois de prison ferme pour s'être embrassé dans un restaurant tandis que les autorités ont décidé de mettre de l'ordre dans les salons de massage accusés de servir de paravent à la prostitution. « Les Emiratis commencent à perdre beaucoup de leur identité, et la présence d'un aussi grand nombre d'étrangers mène à des comportements inacceptables qui ne sont pas conformes à nos traditions », explique l'écrivain Abdel Khaled Abdallah.
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