Philippe Houdouin veut faire bouger les lignes avec Keyyo

Quand il est arrivé chez Keyyo (alors PhoneSystems) en 2006, l'opérateur de téléphonie sur IP recrutait sa clientèle essentiellement chez les particuliers. Devenu PDG en 2007, il a repositionné l'entreprise vers le marché des TPE/PME. «?On s'est attaqués à ce marché-là. On parle directement au client sur la base d'offre tarifaire bon marché, sans intermédiaire (modèle de vente e-commerce) et sans engagement?», explique Philippe Houdouin. «?Le système Plug and Call (branchez, téléphonez, gérez), qui se fait par l'interface web, réduit le coût du déploiement, de la distribution, du marketing et de la gestion des clients. Le marché est en attente. Le PABX (central téléphonique privé) est hébergé chez nous. L'entreprise n'achète plus que son poste. Et le patron de PME choisit sa configuration?», ajoute-t-il.Le groupe a enregistré en 2009 une croissance de 14?% par rapport à 2008, dépassant les 18?millions d'euros. La division Keyyo Business, qui compte 7.500 entreprises clientes - elle en espère 10.000 en 2010-2011 - représente 41?% de l'activité de Keyyo contre 35?% en 2008. Introduite en bourse sur le nouveau marché en 1998, la société devrait transférer en mai?2010 ses titres sur le marché Alternext. À l'international, Keyyo compte nouer des accords de type marque blanche avec des opérateurs locaux. La société n'exclut pas des créations de filiales ou des acquisitions.«?Nous sommes un tout petit acteur sur ce marché gigantesque. Notre pari est d'arriver à un modèle économique rentable d'ici trois ans. On est un petit dragueur de mines. J'espère que dans deux ans, je serai à la tête d'une frégate?» dit cet ancien de Navale, âgé de 45 ans. Après un tour du monde sur le «?Jeanne d'Arc?» pendant six mois, il quitte Navale en 1987, doté d'une solide formation d'ingénieur pluridisciplinaire (technologies radar, systèmes d'armes, de transmissions..., et de commandement) pour entrer à HEC Entrepreneur. Il entre en contact avec le monde de l'entreprise au sein du Stanford Research Institute où il travaille notamment pour France Telecom. Puis il passe six ans dans le Private Equity auprès de Jean-Louis de Bernardy, cofondateur d'Activa Capital, aujourd'hui président de l'Afic. En 1998, il rejoint Vivendi Telecom International en tant que directeur financier. Mais il a envie de se rapprocher de l'opérationnel et du management. Il travaille sur plusieurs projets en Europe centrale et devient en 2001 président du directoire d'Elektrim Telkom, joint-venture avec l'opérateur alternatif polonais. Fin 2004, Philippe Houdouin s'intéresse à une opération de reprise. Ce sera donc Keyyo.«?La clef de la réussite réside dans le management des hommes pour construire une relation durable avec les clients?», explique Philippe Houdouin, qui se dit «?très cartésien mais capable de partir sur un feeling?».
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