La Banque mondiale veut effacer ses erreurs passées

Les réformes de la Banque mondiale (BM), seules décisions concrètes du rendez-vous de Washington, ont été avalisées ce week-end. Dans un document de synthèse, « Nouveau monde, nouveau groupe Banque mondiale », les artisans de ces réformes justifient cette modernisation par la crise qui nécessite de rechercher « les possibilités de coopération internationale » et de « moderniser le multilatéralisme ». La BM, dont les missions fondamentales sont le développement et la lutte contre la pauvreté, veut que ses actions soient plus efficaces, ce qui lui impose d'agir avec tous les acteurs, publics, privés ou appartenant à la société civile. « Sinon on aboutit à des situations de blocage comme dans les négociations du cycle commercial de Doha, ou de Copenhague sur le climat », résume Cyril Muller, représentant spécial pour l'Europe à la BM.cinq prioritésAccusée d'avoir été sensibles aux modes idéologiques, la BM veut adopter une approche transversale. Quitte à admettre des « erreurs coûteuses », lorsque dans le passé elle s'est retirée de certains domaines comme les infrastructures, l'agriculture ou le secteur financier, précise son document de synthèse préparatoire. Désormais, elle se fixe cinq priorités : « se concentrer sur les pauvres et les vulnérables, particulièrement en Afrique sub-saharienne, créer des opportunités de croissance, promouvoir l'action collective mondiale, renforcer la gouvernance et préparer les crises » de demain. « Nous voulons nous assurer que nos interventions auront le plus d'impact et de valeur ajoutée possible », explique Cyril Muller. « Là où certains sont plus actifs dans le financement de lutte contre les maladies, la Banque s'attachera au renforcement du système de soins », explique?t-il. La BM veut redonner aux États du Sud une place dans les réseaux planétaires qu'il s'agisse de l'accès aux financements, à l'innovation, ou encore des défis internationaux comme « le changement climatique, le commerce, l'agriculture, la sécurité alimentaire, l'énergie, etc. » Implication pratique, le capital de la BM est augmenté de près de la moitié à 275,7 milliards de dollars. Cette augmentation s'accompagnera d'un transfert de droits de vote de 3,13 % des pays industrialisés vers ceux en développement et en transition conformément à la promesse du G20 (pays riches et émergents) faite à Istanbul. Une façon de prendre en compte le poids accru de ces derniers tout en maintenant la majorité des droits de vote au Nord (52,8 %).
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