Des signes de rapprochement entre libéraux-démocrates et conservateurs à Londres

Une coalition entre les conservateurs et les libéraux-démocrates est-elle en train de se préparer en Grande-Bretagne ? Les deux partis ont semblé faire un pas dans cette direction ce week-end : les conservateurs ont pour la première fois accepté d'envisager une réforme électorale (condition imposée par les lib-dems pour former une coalition) ; dans le même temps, ces derniers ont torpillé une coalition avec les travaillistes, si ceux-ci terminaient en troisième position.Les derniers sondages indiquent que les conservateurs restent en tête (autour de 34 %-35 % des voix), les lib-dems étant deuxièmes (29 %-30 %) et les travaillistes étant relégués en troisième position (27 %-28 %). Cela signifie que le deuxième débat télévisé, jeudi dernier, n'a pas « dégonflé » de façon significative le bond des lib-dems. Un tel résultat donnerait la victoire aux conservateurs, mais celle-ci serait insuffisante pour obtenir une majorité absolue à la Chambre des communes. Jusqu'à présent, le leader des conservateurs, David Cameron, refusait d'envisager publiquement la moindre coalition. En particulier, un rapprochement avec les lib-dems semblait difficile, parce qu'il rejetait une réforme du système électoral. Ceux-ci sont pourtant clairement désavantagés par le mode de scrutin actuel (uninominal à un tour) : ils ont réuni 23 % des voix pour seulement 10 % des sièges lors des dernières élections. Ils demandent donc l'introduction d'une dose de proportionnelle. Dans une interview à « The Observer », dimanche, David Cameron semble avoir changé sur ce point : du bout des lèvres, il affirme que la réforme du système électoral est « un sujet impor-tant ». Il n'en dit pas plus, mais c'est une première ouverture.« grotesque »Quant à Nick Clegg, le leader des lib-dems, il a clarifié sa position : si les travaillistes terminent troisièmes en pourcentage des votes, il serait « grotesque » qu'ils restent au pouvoir. En d'autres termes, une coalition avec les travaillistes ne serait possible que si ceux-ci redressent nettement leur score. Pour cela, Gordon Brown ne peut tabler que sur les dix derniers jours de la campagne électorale. Jeudi, se déroulera le troisième et dernier débat télévisé entre les trois leaders politiques britanniques. Le débat sera consacré à l'économie, le point fort de l'actuel Premier ministre. Alors que le PIB n'a cru que de 0,2 % au premier trimestre, selon le chiffre publié vendredi, Gordon Brown devrait faire valoir qu'un gouvernement conservateur risquerait de mettre en danger la fragile reprise. Reste à en convaincre les électeurs. Éric Albert, à Londre
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