Le Conseil économique et social pousse le microcrédit

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n'a certes qu'un rôle consultatif, mais son intention d'adopter ce mercredi un projet d'avis visant à favoriser le développement du microcrédit professionnel - celui qui permet la création d'entreprises - en dit long sur l'intérêt croissant de la sphère politique pour ce mode de financement, à l'origine cantonné aux pays du Sud. Un amendement sur le microcrédit a ainsi été inséré au projet de loi Lagarde sur la réforme du crédit à la consommation dernièrement.Avec la montée du chômage et la restriction de l'accès au crédit, « le microcrédit est plus que jamais considéré comme une opportunité économique et sociale pour répondre aux besoins d'insertion ou de réinsertion professionnelle », observe dans une note Gérard Labrune, le rapporteur du projet d'avis sur le microcrédit. « Au-delà du jaillissement d'initiatives spontanées comme celle de l'Adie ou de France Active, il est temps de créer des synergies entre les acteurs du microcrédit », explique-t-il. guichet uniqueLe CESE propose ainsi d'améliorer l'information des bénéficiaires potentiels, au travers de Pôle emploi, de l'APEC, des collectivités territoriales ou encore des organismes des formation et d'orientation. « Il serait très utile que l'Observatoire de la microfinance conçoive puis diffuse très largement un document synthétique d'information sur le microcrédit », estime le CESE.Autre piste : sachant que les bénéficiaires potentiels qui n'obtiennent pas de réponse satisfaisante auprès d'un des distributeurs de microcrédit ne sont pas systématiquement orientés vers d'autres institutions, l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) pourrait jouer le rôle de guichet unique. A cette action de coordination s'ajouterait une mission d'accompagnement. Par ailleurs, pour Gérard Labrune, « il faut lier par contrat la formation et le prêt ». « L'idée serait de consigner par contrat l'engagement du bénéficiaire de suivre un cycle de formation comprenant les éléments nécessaires à la réussite de son projet », explique-t-il.Le Conseil économique et Social préconise enfin de stimuler l'action du secteur bancaire. « Nombre d'entre elles ont compris qu'elles avaient intérêt à devenir distributrices de microcrédit », constate le rapporteur du projet. « Les banques devraient être encouragées à créer davantage de structures dédiées. Pourquoi n'affecteraient-elles pas des seniors à l'accompagnement des projets ?», s'interroge-t-il. Pour les banques, le risque associé au microcrédit est un « nanorisque », en raison de la faiblesse des montants, estime le CESE, qui met en parallèle les 50 millions d'euros de microcrédits professionnels et les 1.757 milliards de crédits aux agents non financiers à fin 2009 (source Banque de France). Il défend également un « faible taux de sinistralité, largement dû à l'existence d'un accompagnement ».
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