Les banques accélèrent leur désengagement du capital-investissement

Le mouvement se confirme : les institutions financières se retirent du private equity. Royal Bank of Scotland vient d'ajouter son nom à la longue liste d'établissements ayant déjà franchi le pas. La banque écossaise est sur le point de céder son activité européenne de capital-investissement au fonds de pension néerlandais Alpinvest pour 400 millions d'euros, d'après le « Financial Times ». Une information révélée un mois après que Axa Private Equity a racheté le portefeuille de Bank of America pour 1,9 milliard de dollars (1,56 milliard d'euros). Beaucoup d'autres acteurs s'apprêtent à les imiter. Car la pression réglementaire croissante rend le métier du capital-investissement plus coûteux en capital pour les banques (Bâle 3), voire incompatible avec leur activité (« règle Volcker » aux Etats-Unis). L'américaine Citigroup réfléchit ainsi depuis le début de l'année à se séparer de sa filiale de private equity, qui gère environ 10 milliards de dollars (8,17 milliards d'euros). « S'il n'y a aucune urgence outre-Atlantique, puisque rien n'est encore décidé, certains acteurs sont toutefois tentés de céder dès maintenant leur activité sur le marché secondaire. Leur objectif est d'éviter une arrivée en masse de vendeurs, qui aurait pour effet de tirer les prix vers le bas », explique Antoine Dréan, patron de Triago, société spécialisée dans les transactions secondaires. Sortie achevée en franceCôté européen, le prochain pourrait bien être Barclays. La direction de l'activité de capital-investissement, composée de Paul Goodson, Peter Hammermann et du français Gonzague de Blignières, négocie depuis plusieurs semaines avec la maison-mère britannique. L'objectif des deux parties est d'arriver à un accord avant le lancement de la levée du quatrième véhicule de Barclays PE, à l'automne prochain. « Les discussions aboutiront vraisemblablement avant le mois d'octobre », estime pour sa part un proche du dossier. Au milieu du mois, les dirigeants du fonds ont profité de la rencontre annuelle avec les investisseurs pour leur fournir quelques détails sur le projet de scission. Signe des temps, Barclays avait décidé début mai de mettre à l'arrêt son autre activité de capital-investissement, Barclays Ventures, spécialisée dans les petites valeurs d'entreprise (entre 5 et 50 millions d'euros environ). En France, les banques ont quasiment achevé leur sortie du private equity. BNP Paribas avait été l'une des premières à se séparer de cette activité, suivie par Société Généralecute; Générale et, plus récemment, Natixis. Crédit Agricolegricole et, dans une moindre mesure, CIC, conservent en revanche une présence forte. Alexandre Madde
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