Les marchés accentuent leur repli. Et pourtant...

Pouvait-il en être autrement ? Les dernières informations en provenance d'Espagne sont venues démontrer la nervosité extrême des investisseurs boursiers. La mise sous tutelle d'une caisse d'épargne espagnole par la Banque centrale d'Espagne a effectivement mis le feu aux poudres, propulsant l'ensemble des indices boursiers européens vers de nouveaux plus-bas annuels. Des niveaux qu'ils n'avaient pas connus depuis juillet 2009. Il faut dire que les nerfs de ces intervenants sont mis à rude épreuve depuis plusieurs mois. Depuis, plus exactement, les révélations faites sur l'état des finances publiques de la grande majorité des membres de la zone euro. Car si la Grèce a mis, la première, en évidence des dysfonctionnements patents au niveau de ses dépenses publiques et de sa capacité toute relative à faire face à ses engagements, d'autres pays ont bien vite rejoint les rangs des mauvais élèves. D'où la réaction brutale des marchés financiers qui ne s'attendaient guère à cette litanie de mauvaises nouvelles. Mardi encore, l'indice CAC 40 a chuté de plus de 4 % dans la journée avant de terminer sur un repli de 2,90?% à 3.331,29 points. Quant à Francfort, le DAX a lâché 2,34?% à 5.670,04 points après avoir déjà fait trembler la planète finance la semaine passée à la suite de la décision d'Angela Merkel d'interdire, de façon unilatérale, les ventes à terme sur tous les emprunts d'État négociés en Allemagne.plans drastiquesComble du paradoxe, de nombreux signaux militent pourtant en faveur d'une hausse des Bourses européennes. Tout d'abord, les partisans d'une réponse musclée aux dérives des dépenses publiques n'ont pas à se plaindre : les plans de rigueur récemment décidés sont assez drastiques et susceptibles d'améliorer les budgets des pays concernés. Par ailleurs, les taux d'intérêts ont rarement été aussi bas et l'on sait à quel point cet élément ravit les marchés. Ils voient là une aubaine pour les entreprises qui peuvent se financer à bon compte. Et d'ailleurs, ces mêmes sociétés ont récemment présenté des performances trimestrielles de bonne facture, la plupart d'entre elles s'étant même fendues d'annonces plutôt encourageantes pour leur exercice 2010. Et ce n'est certes pas la baisse de l'euro vis-à-vis de la monnaie américaine qui devrait les faire changer d'avis : ce mouvement favorise indéniablement les plus actives à l'export. Alors, les investisseurs sont-ils tombés sur la tête ? Une chose est sûre?: À trop réduire les dépenses publiques, il pourrait en coûter plusieurs points de croissance. Scénario catastrophe que semblent d'ores et déjà jouer les investisseurs.
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