Toshiba entre dans l'enrichissement d'uranium

C'est comme si le constructeur de centrales nucléaires Toshiba-Westinghouse, l'un des trois ou quatre grands concurrents internationaux d'Areva, venait donner raison à Anne Lauvergeon dans son combat pour maintenir uranium et réacteurs au sein de son groupe. Le japonais a en effet annoncé mardi son intention d'investir 100 millions de dollars dans Usec, spécialiste américain de l'enrichissement d'uranium, valorisé près de 500 millions de dollars avant cet accord. L'équipementier américain Babcock & Wilcox va faire de même. « La renaissance du nucléaire est en marche et cet investissement va permettre de renforcer sa croissance en sécurisant l'approvisionnement de l'uranium pour les clients existants et potentiels », a commenté Yasuharu Igarashi, vice-président de Toshiba. Cette déclaration résonne comme un écho aux propos martelés depuis des années par Anne Lauvergeon en faveur du « modèle intégr頻 de son groupe qu'elle compare volontiers à celui de Nespresso, Areva vendant à la fois la « cafetière » (les réacteurs) et les « capsules » (le combustible). Modèle qui fait régulièrement l'objet de critiques virulentes, la dernière en date venant d'Henri Proglio lors de son arrivée à la tête d'EDF en novembre. « centrifugation »Sans compter que, si Usec a besoin de renforcer ses fonds propres, c'est surtout parce qu'Areva lui a soufflé la semaine dernière une précieuse garantie de prêt du gouvernement américain d'un montant de 2 milliards de dollars, pour un projet d'usine d'enrichissement d'uranium concurrent de celui mené par l'américain. Usec exploite la seule usine d'enrichissement aux Etats-Unis, à Paducah (Kentucky), utilisant, comme l'usine Eurodif d'Areva, une technologie de diffusion gazeuse aujourd'hui dépassée. Depuis 2007, Usec construit à Piketon (Ohio) une nouvelle usine fondée sur la « centrifugation », près de 50 fois moins gourmande en énergie. Une technique qu'Areva installe dans sa nouvelle usine Georges-Besse II, dans la Drôme, et qu'il compte utiliser dans son projet américain à Eagle Rock (Idaho). Fort de son nouveau tour de table, Usec va déposer une autre demande au gouvernement. M.-C. L.
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