Luc Chatel cherche comment supprimer 16.000 postes en 2011

C'est mi-juin que Luc Chatel doit présenter l'esquisse de son budget pour 2011. Et comme chaque année depuis 2007, la même question taraude les enseignants : combien de suppressions de postes ? Soucieux de ne pas mettre le feu aux poudres, le ministre de l'Education nationale cultive son mutisme. Mais le chiffre est facile à calculer à partir des prévisions de départs à la retraite. Hormis l'Enseignement supérieur et la Recherche qui bénéficient d'un régime dérogatoire pour 2010 et 2011, l'Education nationale, premier employeur de l'Etat, devra continuer à appliquer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. L'entourage de Luc Chatel a dernièrement confirmé aux syndicats le chiffre de 16.000 suppressions de postes évoqué par l'agence spécialisée AEF. A la rentrée 2011, les enseignants paieraient donc le même tribu qu'à la rentrée 2010. Ce qui porterait à 65.500 le nombre total de suppressions de postes depuis 2007.un sérieux casse-têteMais pour 2011, le gouvernement doit résoudre un sérieux casse-tête : comment continuer à réduire les effectifs alors que « cela fait longtemps que l'on taille dans le muscle du mammouth », ironise Guy Barbier, secrétaire national du SE-Unsa. Pour 2010, le gouvernement a trouvé la parade : la suppression de l'année de stage prévue par la réforme de la formation des enseignants, qui entre en vigueur à la rentrée prochaine (les lauréats au concours prendront directement en responsabilité une classe à plein temps), lui permet d'économiser de manière « indolore » 16.000 postes. Mais cela ne vaut que pour l'année scolaire 2010-2011. Dès lors, comment va s'y prendre Luc Chatel ? « Le ministre a sollicité l'ensemble des recteurs pour qu'ils trouvent des marges de manoeuvre », indique Guy Barbier.Plusieurs pistes sont à l'étude : baisser encore le taux de scolarisation des moins de 3 ans, supprimer les postes de Rased (aide aux élèves en difficulté) non occupés par des titulaires, augmenter le nombre d'élèves par classe, réduire le nombre de classes de la voie technologique (grâce à la baisse du nombre de spécialités prévue par sa réforme), substituer aux remplaçants titulaires des vacataires, transférer aux associations les emplois d'aide aux handicapés (AVS...). Plus largement, on évoque un meilleur pilotage par les académies, la responsabilisation des établissements et une meilleure « utilisation » des heures d'enseignement. Ces objectifs de performance seront-ils à l'avenir compatibles avec l'augmentation du nombre d'élèves observée depuis quelques années ? Clarisse Jay
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