Le blues de l'économiste du FMI

Le très puissant Fonds monétaire international, celui qui fait trembler les gouvernements, est en proie au doute... Quelques semaines après le mea culpa sur la gestion de la crise grecque, c\'est son économiste en chef de se remettre en cause dans un entretien accordé au journal Les Echos. Olivier Blanchard considéré par le quotidien comme \"l\'un des économistes les plus reconnus au monde\", fait l\'aveu d\'un bilan mitigé après cinq années passées à la tête du service économique du FMI.Moins de macro, plus de micro\"Nous avions sous-estimé le rôle de la finance\", confie l\'économiste français qui avoue des anticipations trompeuses notamment en raison d\'une vision trop macroéconomique de l\'économie. Cette conception des politiques économiques a conduit le FMI à des \"simplifications majeures\", d\'après Olivier Blanchard. Il admet ainsi avoir exclu l\'aspect microéconomique dans ses analyses économiques notamment dans le comportement des acteurs financiers.Retour à la réalitéLe chef économiste du FMI propose de revoir la méthode d\'analyse économique en se basant sur des modèles moins macro, afin de coller davantage à la réalité. La réalité, c\'est le cœur de la controverse qui habite Olivier Blanchard qui juge que les décisions prises par le FMI ont été trop guidées par des considérations théoriques, voire idéologiques d\'après les critiques les plus acerbes.Sur l\'impact des choix budgétaires par exemple, le FMI aurait sous-estimé les effets des politiques d\'austérité sur la croissance économique. Sa vision de multiplicateurs budgétaires modérés a été démentie par la réalité, notamment dans la zone euro. \"Nous avons révisé nos hypothèses de travail aussi vite que la réalité l\'imposait\", se défend Olivier Blanchard.La Grèce ou le fiasco de la Troïka ?Le 6 juin dernier, un rapport du FMI faisait une véritable autocritique dans la gestion de la crise grecque. Le document a reconnu que les prévisions de croissance de l\'économie grecque était exagérément optimiste compte tenu du remède de cheval qui avait été imposé à Athènes par la Troïka dont le FMI faisait partie. En quatre ans, la Grèce a perdu 20% de son PIB et le chômage a récemment franchi le seuil des 27% de la population active.Pour aller plus loin>> Le FMI fait son auto-critique sur le plan de sauvetage imposé à la Grèce en 2010>> Austérité : le FMI s\'excuse...pas tant que ça  
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