Espace : Ariane 6 ou pas Ariane 6 ?

La France devrait arrêter sa stratégie spatiale dans le courant de \"l\'été\" pour la prochaine conférence ministérielle de l\'Agence spatiale européenne (ESA) prévue en novembre à Naples, a annoncé ce lundi le président du CNES, Yannick d\'Escatha lors de la troisième édition du salon Toulouse Space Show. A l\'occasion de la conférence, qui réunit l\'ensemble des ministres des pays membres de l\'ESA, cette dernière définira pour les trois ans à venir ses orientations en matière de programmes... Ce qui donne toujours lieu à des marchandages intenses  avant la tenue de la conférence entre les grandes nations spatiales, qui se battent pour faire financer leurs programmes et faire vivre leur tissu industriel. Et le jour même, les conciliabules entre délégations se poursuivent dans les couloirs pour arriver à faire entrer la programmation dans l\'enveloppe budgétaire.\"Nous travaillons en France depuis plus d\'un an, a expliqué Yannick d\'Escatha, qui a rappelé que le \"rôle\" du CNES est de \"préparer la décision du gouvernement\". \"Nous avons préparé toute une série de scénarios pour cette ministérielle et au-delà, jusqu\'en 2020. Ces scénarios ont forcément des conséquences budgétaires et industrielles. et le choix des programmes sera très structurant pour l\'avenir, nous ne visons pas le one shot\". Dans ce cadre, la politique sera \"définie dans le moindre détail cet été\". Le CNES a travaillé sur ces scénarii en tenant compte des \"priorités spatiales\" des autres pays membre de l\'ESA, a précisé Yannick d\'Escatha.Incertitudes sur Ariane 6En fait, tout le débat tourne autour du futur lanceur européen - une technologie maîtrisée par la France - et surtout son coût, qui réduit considérablement les marges de manoeuvre budgétaire de l\'ESA sur les autres programmes, hors lanceur. C\'est d\'ailleurs le sujet de divergence entre la France et l\'Allemagne. Faut-il lancer toute de suite Ariane 6, qui pourrait voler à l\'horizon 2025 - ce qui n\'est pas sans risque au regard des défis techonologiques - ou faut-il passer par une étape intermédiaire avec la modernisation de l\'actuelle Ariane 5, un programme baptisé Ariane 5 ME - ce qui pourrait faire passer ce lanceur à côté du futur marché des satellites de plus en plus lourds - ? La ministérielle devra décider en fonction de son enveloppe budgétaire... et du rapport de force entre les pays membres de l\'ESA. \"Nous devons faire le choix pour les 25e prochaines années mais nous n\'avons pas de boule de cristal pour nous aider\", a souligné Yannick d\'Escatha.En tout cas, le rapport conjoint du CNES et de l\'agence spatiale allemande, le DLR, sur les avantages et les inconvénients des deux programmes, qui sera remis le 30 juin au gouvernement, devrait permettre à Paris de définir sa position pour la conférence ministérielle de novembre. \"Tout le monde est d\'accord pour garder l\'autonomie d\'accès à l\'espace\", a rappelé Yannick d\'Escatha. C\'est un bon début mais les pays ne sont pas prêts à mettre la main à la poche. Car le développement d\'Ariane 6 est estimé entre 3 et 8 milliards tandis que celui d\'Ariane 5 ME est évalué à 1,5 milliard. 
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