Les banques européennes valent moins que leurs fonds propres

Les investisseurs ont eu beau aborder l'épreuve des « stress test » avec une relative sérénité, comme en témoigne le rebond hebdomadaire enregistré par la Société Généralecute; Générale, le Crédit Agricolegricole et consorts, les valeurs bancaires restent sous pression. Après s'être inscrit en première ligne du retournement à la hausse des marchés actions amorcé le 9 mars 2009, le secteur est en souffrance depuis le début de l'année. Les banques composant l'indice Stoxx 600 ont en moyenne reculé de près de 5 % par rapport à leurs niveaux de fin 2009. In fine, leurs multiples de valorisation ont été réduits de près de moitié en l'espace de trois ans. D'après les données de Factset, leur « price to book » (ratio cours sur fonds propres par action) est passé de 1,6 en 2007 à 0,9 aujourd'hui. Cet indicateur atteignait même 2,1 en 2006. Le « price to book » d'une banque traduit le rapport entre son retour sur capitaux propres et le coût de ses fonds propres. « Avant la crise, le marché s'est trompé sur le dénominateur et a sous-estimé le risque pris par les banques pour optimiser leur rentabilité », glisse Christophe Nijdam, analyste chez AlphaValue. La chute de Lehman Bothers a changé la perception des opérateurs à l'égard de l'industrie bancaire, notamment parce qu'il est devenu très difficile de valoriser des activités de marché aux résultats de plus en plus volatils. Au-delà, une autre chape de plomb pèse sur les cours : la menace de nouvelles recapitalisations induites par le durcissement des contraintes réglementaires et par la montée des risques conjoncturels. Pour Christophe Nijdam, « avec un « price to book » inférieur à un, les opérateurs anticipent une dilution liée aux besoins de recapitalisation consécutifs à la mise en place de Bâle 3 ». De son côté, Guillaume Tiberghien, analyste au Credit Suisse, souligne que les banques européennes ont d'ores et déjà levé plus de 220 milliards d'euros au cours des quinze à dix-huit derniers mois et qu'au vu des sommes récoltées, l'issue des « stress tests » devrait être plutôt favorable. Selon lui, les établissements bancaires du Vieux Continent devraient plutôt se négocier avec un « price to book » proche de 1,1. En outre, Justin Bisseker, analyste chez Schroders pense qu'aux cours actuels, le marché intègre l'impact d'un scénario en « W » sur le secteur. Jugeant ces craintes excessives, l'expert table sur un rattrapage boursier de 20 % des valeurs bancaires. Les publication des « stress tests » y contribuera peut-être. Fabio Marquetty
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