Pour l'Allemagne, la Grèce est devenue un obstacle à la résolution de la crise de l'euro

En dépit d\'un été morne, la température continue à monter dans le débat public sur le sauvetage de l\'euro outre-Rhin. Après les auditions des plaignants contre le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) à la cour constitutionnelle de Karlsruhe, le vote du même MES, du paquet fiscal puis du sauvetage des banques espagnoles par le Bundestag, c\'est cette fois le sauvetage de la Grèce qui soulève la polémique.Dimanche soir, c\'est une nouvelle fois Phillip Rösler, le ministre libéral de l\'Economie et vice-chancelier allemand, qui a allumé la mèche. Dans une interview à la chaîne publique ARD, il s\'est dit « sceptique » sur la capacité des Grecs à mettre en place les réformes nécessaires. Le poil à gratter de la coalition en a conclu que « les Grecs vont en venir eux-mêmes à la conclusion, qu\'il serait plus intelligent de sortir de la zone euro (..). Cette éventualité ne me fait plus peur depuis longtemps ».Une tranche d\'aide de 31 milliards d\'eurosMardi, alors que son porte-parole s\'efforçait de minimiser la portée des déclarations du vice-chancelier, des voix se sont jointes pour dénoncer le maintien de la Grèce dans la zone euro si celle-ci ne respectait pas les conditions fixées au préalable. Il faut dire que des doutes planent sur la Grèce alors qu\'elle reçoit en ce moment la visite des experts de la Troïka (FMI-BCE-Commission européenne) dans l\'espoir d\'obtenir une nouvelle tranche de cette aide. Ces derniers donneront leur verdict en septembre prochain quant à l\'attribution de 31 des 130 milliards d\'euros du second plan de sauvetage.Une issue encore très incertaine, alors que le ministre des Finances grec Yannis Stournaras a admis qu\'il manquait à son pays 11,5 milliards d\'euros d\'économies à finaliser pour revenir en dessous des 3% de déficit en 2014, condition imposée par la troïka.  En Allemagne, on n\'a d\'ailleurs pas apprécié que le Premier ministre grec Antonis Samaras ait demandé à étaler les réformes jusqu\'à 2016 au lieu de 2014. Des bruits courent même qu\'un nouveau plan de sauvetage pourrait être nécessaire en Grèce. Des scénarios dont ne veulent en aucun cas envisager un nombre croissant de responsables politiques outre-Rhin.\"Les limites de l\'acceptable\"C\'est le cas de Hörst Seehofer, le président de la CSU, la petite sœur Bavaroise de la CDU, qui s\'est montré intraitable dans le quotidien populaire Bild : « Il n\'est pas question d\'aborder la question d\'un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, et les ressources financières du plan actuel ne doivent être attribuées sans qu\'Athènes ne remplisse entièrement ses obligations. »Il a estimé que l\'Allemagne était déjà allé jusqu\'au « limites de l\'acceptable ». « Le gouvernement grec a une nouvelle fois manqué à sa parole. Il n\'y aura plus de majorité au parlement allemand pour un nouveau plan d\'aide », a averti Patrick Döring, le secrétaire général des libéraux (FDP), allié de la CDU. Celui-ci a par ailleurs estimé que la Grèce nuisait aux efforts consentis par l\'Espagne, l\'Italie ou encore le Portugal en entamant la confiance des marchés dans la mise en œuvre des réformes. « La Grèce est devenu un obstacle au sauvetage de l\'euro », conclut šPatrick Döring.Une source proche du gouvernement explique à la Tribune que la mise sous perspective négative du triple A allemand a également échauffé les esprits. « En Allemagne, de plus en plus de personnes se rendent comptent que la logique d\'aide n\'est pas supportable. Après la Grèce, l\'Allemagne ne pourra pas renflouer l\'Espagne ou l\'Italie, sinon elle finira elle-même en banqueroute. »
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