Apple, le début de la fin ?

Est-ce si grave, Docteur Cook ? Apple a publié des résultats trimestriels inférieurs aux attentes, principalement à cause des ventes d\'iPhone moins bonnes qu\'anticipé par les analystes. L\'action Apple vient d\'ouvrir en baisse de 4% à 577 dollars à Wall Street. Carolina Milanesi, du cabinet Gartner, relève que « ces résultats montrent, comme ceux du troisième trimestre 2011, combien Apple est dépendant de l\'iPhone pour son chiffre d\'affaires global. » La ligne de produits de smartphones génère en effet près de la moitié des recettes d\'Apple. Entre avril et juin, la firme à la pomme a écoulé 26 millions d\'iPhone, c\'est 28% de plus que l\'an dernier à la même période, mais 26% de moins que le trimestre précédent, la période de décembre à mars. « Est-ce que les consommateurs attendent le nouvel iPhone ou achètent le Galaxy SIII de Samsung à la place ? » s\'interroge à juste titre Francisco Jeronimo, du cabinet IDC. C\'est toute la question.Excès de prudence ou craintes sur la conjoncture ? En décortiquant les chiffres, il y a eu un petit effet de rattrapage sur les stocks : Tim Cook, le directeur général, a fait valoir que les ventes aux consommateurs (« sell-out) ont été supérieures (près de 30 millions) à celles inscrites dans les comptes. Assailli de questions sur l\'arrivée d\'un nouvel iPhone à l\'automne (fin septembre ou octobre selon les rumeurs), Tim Cook a lui-même évoqué « la transition de produit », qui crée un attentisme, et le directeur financier, Peter Oppenheimer, une « transition à l\'automne. » D\'ailleurs, plus que la déception des ventes du troisième trimestre fiscal, c\'est surtout la prévision très conservatrice pour le trimestre en cours qui a surpris : Apple table sur 34 milliards de dollars de chiffre d\'affaires, soit une baisse par rapport aux 35 milliards des trois derniers mois, malgré le lancement attendu de ce futur iPhone. Le courtier Piper Jaffray vient ainsi de réduire de 2 millions sa prévision de ventes d\'iPhone pour le quatrième trimestre fiscal à 22 millions, tablant sur une sortie tardive de l\'iPhone 5 en octobre, soit après la clôture de l\'exercice. S\'agit-il d\'un excès de prudence de la part d\'Apple ou de craintes sur la conjoncture ? Tim Cook a souligné que le géant de l\'électronique, aux produits relativement chers, n\'est pas totalement épargné par la situation économique morose, notamment en Europe a-t-il souligné. En France en particulier, un des pays les \"Applemaniacs\" d\'Europe, les ventes auraient été très mauvaises : certains experts s\'interrogent sur un éventuel effet de l\'arrivée de Free Mobile qui a dopé les ventes de forfaits sans téléphone (Sim-only).Apple condamnée à devenir une entreprise normaleAu-delà de ce changement de génération de produit, cette déception - qui n\'est en réalité pas la première mais suffisamment rare pour être remarquée - signale-t-elle déjà le début de la fin pour Apple, un tournant sur le plan commercial, mais aussi managérial et donc boursier ? La première capitalisation mondiale (561 milliards de dollars soit 166 milliards de plus que la deuxième, Exxon Mobil) a-t-elle atteint son apogée et mangé son pain blanc ? Tout en restant à l\'achat sur la valeur, Goldman Sachs a réduit son objectif de cours sur Apple ce mercredi, de 850 dollars à 790 dollars, ce qui laisse malgré tout un beau potentiel d\'appréciation (+37%). Sans l\'aura, le talent et la vision de Steve Jobs, disparu en octobre dernier, Apple est condamnée à devenir une entreprise normale, entend-on depuis des mois. Après des années de croissance impressionnante, hors norme, et de succès commerciaux sans équivalent, la firme californienne entame-t-elle déjà son déclin ? Pour de nombreux experts, il est un peut tôt pour en arriver à cette conclusion, même s\'il est probable que le prochain trimestre ne soit pas non plus époustouflant. Certes, l\'hégémonie de l\'iPad reste incontestée, avec 68% du marché des tablettes à fin juin selon Strategy Analytics. Mais Apple joue gros avec le prochain iPhone, face à un Samsung devenu numéro un des smartphones. Le versement du dividende est aussi une forme d\'aveu d\'impuissance, d\'absence d\'idée d\'investissement dans des relais de croissance. A moins qu\'Apple ne vienne, enfin, révolutionner un nouveau marché, celui de la télévision ? Le groupe de Cupertino a vendu 1,3 million d\'Apple TV « à un niveau qui reste à nos yeux ce que l\'on appelle un hobby, mais nous continuons de tirer les ficelles pour voir où cela nous amène » a commenté Tim Cook. Un « hobby » qui s\'élève tout de même à 4 millions d\'exemplaires sur neuf mois. En attendant une éventuelle iTV ou refonte complète du produit que l\'on prédit depuis plusieurs mois.
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