Trouver l'amour au Mac Val

Les émotions liées au transport amoureux sont d'une complexité infinie », nous rappellent Franck Lamy et Nathalie de Blois les commissaires de l'exposition « Emportes moi » au Mac Val, le centre d'art contemporain du Val-de-Marne. Dans leur ligne de mire, l'amour. Aussi ont-ils rassemblé les oeuvres d'une quarantaine d'artistes de renommée internationale. Tous y dessinent les contours d'une nouvelle « Carte du Tendre », exprimant une large palette d'émotions : la séduction, la passion, l'obsession, la dépendance ou la fusion. Au programme, une véritable expérience sensorielle puisque l'exposition compte presque autant de mediums qu'elle invite d'artistes. Le visiteur qui pénètre dans la grande halle d'exposition est accueilli par l'oeuvre murale de Tracey Emin « Love Poem for CF » : 12 lignes d'une écriture serrée, en néon rose pâle, sur 5 mètres de haut. Sur son chemin il croise la sculpture de Kevin Francis Gray, qui emprunte à l'esthétique néoclassique, tandis que retentit un requiem, en fait la bande sonore d'une vidéo de KR Buxey dévoilant le visage d'une femme en pleine extase. Dans un coin de la pièce, une télévision interpelle le visiteur. Dans le poste, Jean-Luc Vilmouth s'adresse à la personne assise en face de lui et lui sert les répliques d'un rendez-vous galant. Ce rituel de séduction ne peut que mettre mal à l'aise le visiteur ou flatter son narcissisme, espère l'artiste dans la note d'intention remise aux commissaires de l'exposition. Car au-delà du ravissement et de l'émotion que ne manquent pas de provoquer les oeuvres, toutes sont accompagnées d'une notice explicative qui clarifie les intentions de l'auteur, et sans lesquelles le visiteur serait bien en peine de s'extasier. Ainsi, une fiole contenant un liquide jaunâtre ne présente pas d'intérêt particulier si l'on ignore qu'il s'agit de la « drogue de l'amour », la phényléthylamine, la substance que sécrètent les amoureux. Et l'on peut se demander l'intérêt d'une vidéo d'une femme penchée au dessus d'une baignoire dans laquelle est immergé son compagnon. Le voici : dans « bouche à bouche » du duo Smith Steward, la femme se penche à intervalles réguliers pour lui donner le souffle nécessaire à sa survie. Rejouant le mythe de Narcisse, mortellement attiré par son reflet, ce couple illustre la relation de dépendance au sein d'un couple, qui se trouve de ce fait en sursis permanent. Et puis, il y a les oeuvres qui se passent d'explications comme la « Suite vénitienne » de Sophie Calle. L'artiste y fait le récit d'une filature à Venise, confondant sa vie et son oeuvre. Pour l'amour de l'art.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.