Imaginons qu'un ressortissant grec passe actuellement ses vacances en Allemagne. Il serait effaré de lire, dans la presse locale, que 70 % des employeurs allemands s'inquiètent actuellement de ne pas trouver la main-d'oeuvre qualifiée dont ils ont besoin pour continuer à faire tourner leur immense machine à l'exportation. Ou bien que les Audi et autres BMW doivent acheminer d'Europe vers la Chine leurs voitures haut de gamme car leurs usines en Extrême-Orient ne parviennent plus à faire face à la demande chinoise. Une insolente santé économique au regard de la récession à laquelle la Grèce est condamnée pour, au moins, les deux prochaines années. En Allemagne, « la fête de l'été s'est poursuivie en août pour les entreprises allemandes », note Alexander Koch, économiste à la banque Unicredit à Munich, commentant la nouvelle hausse surprise du climat des affaires mesurée par l'indice Ifo (de 106,2 points à 106,7). « La force du secteur industriel ne repose plus seulement sur un carnet de commandes bien rempli pour des clients étrangers mais de plus en plus sur une reprise de l'activité d'investissement en Allemagne même », explique-t-il. Au printemps, la consommation des ménages s'est même réveillée, en progressant de + 0,6 % par rapport à l'hiver dernier. Cette meilleure atmosphère dans les ventes au détail est évidemment soutenue par la baisse du chômage. En juillet, le taux de chômage a encore baissé pour s'établir à 7,7 %. En rythme annuel, la croissance allemande a enregistré au printemps un taux presque « chinois », frisant les 9 %. Il est vrai que la première économie de la zone euro avait dévissé l'an dernier de 4,7 %, bien plus que la France. Mais en d'autres temps, la Bundesbank, la banque centrale allemande, aurait déjà augmenté ses taux pour ralentir la machine. F. P. W.

latribune.fr

25 Août 2010, 23:23

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