Bruxelles veut sanctionner les pêcheurs d'Islande

Après la guerre de la morue, celle du maquereau ? La première avait opposé, dans les années 1970, la Grande-Bretagne à l'Islande, Londres reprochant à Reykjavik d'avoir étendu unilatéralement la définition de ses eaux territoriales pour prélever plus de morues, au grand dam des chalutiers anglais. La marine britannique avait même envoyé des bâtiments sur la zone pour défendre les navires de pêche... La deuxième risque d'éclater dans les prochains jours. Déjà, l'Union européenne (UE) et la Norvège ont menacé la petite île de l'Atlantique Nord d'un embargo sur les produits de la mer, frais et surgelés, en provenance d'Islande, si ses pêcheurs maintenaient l'augmentation de leur quota de prises de maquereaux...Selon certains scientifiques, les prises devraient au contraire baisser pour garantir la durabilité de la pêche. Passé de 115.000 à 130.000 tonnes de maquereaux cette année - trois fois plus que ce que les scientifiques de l'UE considèrent adéquat dans le cadre d'une activité « durable » -, le nouveau quota islandais a été adopté en signe de protestation. Les pêcheurs de l'île refusent en effet d'être exclus, et ce depuis plus de dix ans, des négociations annuelles sur le maquereau entre l'Union européenne, la Norvège et les îles Féroé (associées politiquement au Danemark, mais non membre de l'UE). Les Islandais avaient un temps espéré y être inclus pour 2010. En vain. Le fait que les bancs de poissons migreraient plus au nord en raison du réchauffement climatique a fait le reste.bras de ferRéputés bons gestionnaires de leurs stocks de poissons, contrairement au reste de l'Europe, les pêcheurs d'Islande, qui fournissent 40 % des exportations totales de l'île, ont donc opté pour le bras de fer. Alors que leur gouvernement avait souhaité rejoindre l'Europe, dans l'espoir de bénéficier d'une plus grande stabilité, économique et monétaire, après une crise sans précédent en 2008, l'Association des patrons de pêche islandais s'était déjà montrée réticente quant au partage des prises avec d'autres pêcheurs européens. Certains prônaient même d'exclure la pêche des négociations avec Bruxelles... Aujourd'hui, un mois seulement après le lancement officiel des négociations et alors que Reykjavik remplit la plupart des critères nécessaires à l'intégration dans l'Union, les discussions pourraient tourner court sur la pêche.
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