À Istanbul, la 11e biennale d'art contemporain met en avant...

L'art contemporain turc prend son envolDoucement mais sûrement, l'art contemporain turc est en train de se glisser sur la place artistique mondiale. En France, les événements de la « Saison de la Turquie » nous en offrent un aperçu. À Istanbul, l'agitation qui entoure la 11e biennale d'art contemporain confirme cet allant. Dans les lieux officiels de la manifestation mais aussi dans les nombreuses galeries et lieux alternatifs de la ville, le c?ur d'Istanbul bat au rythme de l'art contemporain.« La biennale est très importante aux yeux des jeunes Stambouliotes. Elle a longtemps été le seul moyen pour eux de se confronter à l'art contemporain d'autres continents », explique Celenk Bafra de la Fondation d'Istanbul pour la culture et les arts. Et pour cause, les musées d'art moderne ne sont apparus dans la ville que récemment. 2004 pour Istanbul Modern, 2007 pour Santral Istanbul. Les deux sont financés par des fondations privées. « Le gouvernement a engagé beaucoup de réformes, mais la culture ne fait pas partie des priorités, ajoute Celenk Bafra. Ici, ce sont les mécènes qui font avancer les choses. »La biennale présente dans sa programmation principale 70 artistes de 40 nationalités. Des ?uvres turques, on retiendra deux évidences : la prédominance de la vidéo et la récurrence des thèmes d'identité et d'appartenance. Dans un de ses films, Erkan Ozgen approche la question kurde à partir de la maxime d'Atatürk « Heureux celui qui peut se dire turc ». Dans une autre, il questionne ironiquement l'attrait pour l'Occident en se déguisant, en plein désert, en Don Quichotte à la recherche du chemin qui le mènera à la Tate Modern de Londres.Premières ventes« On a vu de nombreux artistes partir à l'étranger. Mais, aujourd'hui, beaucoup reviennent », constate Celenk Bafra. C'est le cas de la vidéaste Nevin Aladag. Née en Arménie, elle a longtemps vécu à Berlin mais a décidé aujourd'hui de s'installer à Istanbul, où elle trouve « plus d'inspiration ». Quant au milieu artistique occidental, il porte de plus en plus le regard vers le Bosphore. Un signe qui ne trompe pas : en mars dernier, Sotheby's organisait à Londres sa première vente aux enchères entièrement consacrée à l'art contemporain turc.Olivier Le Floc'h11e biennale d'Istanbul, jusqu'au 8 novembre. www.iksv.org/bienal
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