Rothschild s'invente une nouvelle niche dans le conseil en financement

Le pari est osé mais réussi. Il y a près de trois ans, Rothschild a rompu son alliance avec ABN Amro dans le primaire actions pour les augmentations de capital et les introductions en Bourse. La banque française apportait son expertise de conseil ; la banque néerlandaise intervenant sur les marchés. Plutôt que de trouver un nouveau partenaire, Rothschild s'est lancée seule sur ce segment, où proposer du conseil sans possibilité de placer des actions sur les marchés s'avérait impossible. Aujourd'hui, la banque s'est créée un véritable nouveau métier. Son objectif est d'épauler les entreprises lors d'opérations de marché en garantissant un conseil qui n'est pas biaisé par la nécessité de vendre des actions. L'absence de bilan à mettre à disposition du client lui permet d'éviter tout conflit d'intérêts. Lors de la fixation du prix d'une augmentation de capital par exemple, « la banque écoute davantage les investisseurs pour assurer le placement des actions » explique François Wat, responsable de cette activité chez Rothschild. Les spécialistes estiment qu'entre le prix que les banques proposent aux entreprises pour décrocher leur mandat et celui de la vente finale aux investisseurs, il y a en moyenne environ 10 % à 15 % d'écart à la baisse, voire beaucoup plus dans certains cas. « Notre rôle est de rééquilibrer le marché en faveur des entreprises qui émettent les titres », ajoute-t-il. Concrètement, l'objectif est d'aider les sociétés à obtenir le meilleur prix de vente lors d'une introduction en Bourse ou en limitant la décote pour une augmentation de capital. succèsCette niche marche puisque Rothschild a déjà été conseil sur l'augmentation de capital géante de 70 milliards de dollars du pétrolier brésilien Petrobras ou les introductions en Bourse du groupe d'aluminium russe Rusal et du voyagiste Amadeus. Le succès est bien là. Les activités de conseil en financement, action, dette et restructuration, ont représenté 50 % des revenus de Rothschild qui s'élevaient à 891 millions d'euros, selon le rapport annuel 2009 du groupe Paris-Orléans. Certes, cette contribution est à relativiser alors que les fusions-acquisitions étaient au plus bas. Mais tout de même, la banque d'affaires franco-britannique a réussi là où personne ne l'attendait. Et dans un environnement encore atone pour les transactions, Rothschild poursuit dans cette voie d'étendre le conseil tout autour des activités de marché, sans toutefois envisager de s'y développer. « Dans certains cas, nous pouvons même donner des conseils pour le placement des titres auprès d'investisseurs que nous connaissons », conclut François Wat. Peut-être le signe de la prochaine étape vers un nouveau métier. Matthieu Pechberty
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