Sorin accélère sa recherche sur les maladies cardiaques

Sorin est un orfèvre du coeur : avec ses pacemakers miniatures, il stimule les coeurs fatigués ; avec ses valves aortiques, il relance le flux sanguin... Au coeur de ces technologies, une politique d'innovation volontariste. « Nous consacrons près de 10 % de notre chiffre d'affaires à la recherche et développement (R&D) avec la particularité de valoriser les travaux de nos équipes en interne », explique André-Michel Ballester, directeur général de Sorin. Le groupe italien, coté à la Bourse de Milan, emploie 3.600 personnes et a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 689 millions d'euros. Ses activités comprennent des appareils d'assistance lors d'opérations chirurgicales (machines coeur-poumon, oxygénateurs), le traitement des troubles du rythme cardiaque (défibrillateurs et stimulateurs implantables) et enfin la conception de valves cardiaques. Ce dernier secteur a déjà connu plusieurs ruptures technologiques avec l'arrivée sur le marché d'implants biologiques (dont la membrane qui laisse passer le sang est constituée de tissu animal provenant du boeuf) en complément des valves mécaniques de conception plus anciennes.Moins de risquesSorin va commercialiser, en 2011, une nouvelle génération de valves biologiques qui s'installe sans suture. Cet implant, baptisé Perceval, dispose d'un anneau souple qui épouse la forme de l'aorte à l'entrée du coeur et ne nécessite plus d'être fixé à la paroi par des points de suture. « L'opération à coeur ouvert pour positionner une valve classique demeure dangereuse car le coeur et les poumons sont à l'arrêt et donc en assistance extérieure pendant au moins 50 minutes. Les essais menés à l'Institut Montsouris ont réduit cette opération à 10 minutes », souligne André-Michel Ballester qui note que les chirurgiens pourront faire davantage d'opérations. De plus, comme la valve est compressible, il n'est plus nécessaire d'ouvrir le thorax pour la positionner. Une incision entre deux côtes permet d'accéder directement à l'aorte : la valve repliée est positionnée à la place de l'ancienne puis son anneau se déploie. Pour le malade, l'hospitalisation sera moins traumatisante.Pour la valve Perceval, sept ans de développement ont été nécessaires. Le premier patient a été implanté il y a sept ans. Les essais cliniques ont porté en tout sur 900 personnes qui ont déjà bénéficié de cette nouvelle valve. Le marquage CE, indispensable pour une commercialisation en Europe, devrait être acquis début 2011. « Nous avons enregistré une forte demande des chirurgiens, notamment en France où le groupe bénéficie d'une position de leader sur ces implants très perfectionnés », commente le directeur général. Les États-Unis représentent un marché très important pour le traitement des maladies cardiaques. Sur le créneau des valves biologiques, Sorin se place au 4e rang derrière des groupes américains. Le groupe italien mise beaucoup sur sa nouvelle valve qui ne devrait cependant pas arriver sur le marché avant 2014, les contrôles des autorités sanitaires américaines étant encore plus rigoureux que ceux de son homologue européen.
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