Représentativité : le dossier qui empoisonne le patronat

Ni l'Elysée, ni le ministère du Travail n'avaient prévu d'en faire une priorité de leur agenda social. Mais en indiquant, mercredi dans sa déclaration de politique générale, que « la prochaine étape devra être la révision des règles de la représentativité patronale », François Fillon a mis le dossier sur le haut de la pile. Une initiative qui n'a pas manqué de faire grincer des dents dans le rangs du patronat. Aujourd'hui, au niveau interprofessionnel, seuls le Medef, la CGPME et l'UPA sont reconnus comme représentatifs. Un privilège que contestent notamment les employeurs de l'économie sociale. Et qui pourrait être remis en cause par l'instauration de règles similaires à celle en vigueur depuis 2008 pour les syndicats de salariés. Ces derniers doivent atteindre un seuil de 8 % des voix aux élections professionnelles au niveau national et dans les branches et de 10 % dans les entreprises pour préserver leur représentativité. Fin août, lors de l'université d'été de son organisation, Laurence Parisot, la présidente du Medef, avait indiqué que la question de la représentativité patronale « n'est pas une priorité des chefs d'entreprise, loin de là ». Et le communiqué diffusé par le Medef mercredi montrait peu d'enthousiasme à l'idée de s'attaquer à ce chantier. Et pour cause, l'organisation de l'avenue Bosquet est profondément divisée, entre les fédérations, comme l'UIMM (métallurgie), qui sont prêtes à y réfléchir, et d'autres qui s'y refusent. Le ton est plus conciliant dans l'artisanat. Echaudée par l'attitude du Medef et de la CGPME qui l'ont marginalisée dans un dossier sur lequel elle avait toute légitimité ? celui de la représentativité syndicale dans les Très petites entreprises ?, l'UPA s'est dite prête à ouvrir le débat. La CGPME a aussi annoncé avoir lancé une réflexion. SpécificitéUne certitude, la représentativité patronale ne pourra être calquée sur celle des syndicats de salariés, les branches étant souvent adhérentes à la fois à deux, voire trois organisations interprofessionnelles. L'une des pistes consisterait à organiser une élection nationale qui déterminerait qui peut négocier au niveau interprofessionnel sans toucher à l'équilbre des branches. A. L.
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