Risques de déconvenues pour les particuliers

Le scandale de l'immobilier Robien se reproduira-t-il sur les FCPI et FIP ? La question peut sembler saugrenue tant ces deux produits d'investissement diffèrent. Et pourtant. D'abord, ils ont tous deux été vendus auprès des particuliers comme des produits de pure défiscalisation. Les e-mailings et courriers qui vantent l'investissement dans les PME mettent seulement en avant la réduction d'impôt associée. Comme nombre d'acheteurs en Robien ignoraient jusqu'à l'emplacement du studio qu'ils avaient acheté, ils ne savent pas plus dans quelles PME sont investis les fonds.Le retour à la réalité sera donc peut-être brutal d'ici à quelques années pour les 140.000 contribuables qui misent chaque année sur un FIP ou un FCPI (la durée va de 5 à 10 ans selon les véhicules). Car l'investissement dans les PME figure parmi les plus risqués. Le modèle économique des sociétés de gestion se rapproche de celui de l'industrie culturelle (cinéma, littérature...) : sur 10 projets, 3 ou 4 couleront, 3 ou 4 rentreront dans leurs frais, et on espère avoir 1 ou 2 succès pour rentabiliser le tout. Pour l'anecdote, un particulier ayant investi dans le site de rencontres Meetic à ses débuts a multiplié sa mise, lors de l'entrée en Bourse, par... 66 ! Mais les Google de demain ne sont pas légion. Risque élevéLa preuve, une étude publiée par le Crédit Agricolegricole Private Equity démontre que plus de 150 FCPI depuis 10 ans ont obtenu une performance moyenne de 2,5 % avec des écarts allant de ? 60 % à + 60 %. Les FCPI Innoven lancés en 1998 et 2000 ont, par exemple, perdu 95 % de leur valeur !Bien entendu, c'est parce que le risque est élevé que la carotte fiscale est importante. Sauf qu'elle va être rognée dès le 1er janvier prochain (voir par ailleurs). Entre ce coup de rabot et les frais ponctionnés (5 % à l'entrée, et entre 3,5 % et 4,5 % de frais récurrents ensuite), il est préférable que le fonds rembourse au moins la mise de départ pour que l'investissement vaille le coup. Car il ne faut pas oublier que les sommes sont bloquées plusieurs années. Et que, entre-temps, il est difficile de se fier aux valorisations annuelles affichées. En effet, le fonds investit dans des PME les premières années et revend ses participations en fin de vie du fonds. C'est donc à la fin du bal que l'on paie les musiciens. Ou pas... Alexandre Phalippou
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