Les ventes d'Invivo reflètent la volatilité des matières premières

« Je suis affligé de ses politiciens qui accusent les spéculateurs alors qu'ils ne soutiennent plus les agriculteurs et qu'ils ont détruit la politique agricole commune [PAC]. » Le président d'Invivo, Michel Fosseprez, n'a pas la langue dans sa poche. Sa super-coopérative, qui regroupe 271 coopératives françaises et étrangères, pèse 4,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires (exercice 2009-2010 clôt fin juin) et a tout intérêt à ce que les agriculteurs, qu'elle fournit en semence ou en nourriture pour animaux, se portent bien. « La France n'a pas qu'Areva ou Airbus à défendre, l'agriculture compte tout autant », continue-t-il.Ses ventes, publiées ce mercredi, reflètent l'extrême volatilité des matières premières. Sur 2009-2010, elles ont chuté de 12,8 %, passant de 5,1 à 4,4 milliards d'euros tandis que de juillet à décembre, elles ont augmenté de 45 % ! « Au total de l'exercice 2010-2011, notre croissance de chiffre d'affaires devrait dépasser le milliard d'euros soit 25 % de hausse sur douze mois », précise le directeur général, Patrice Gollier.Ces variations sont notamment causées par sa division « commerce de céréales » (34 % des ventes) : 7 millions de tonnes ont été commercialisées sur l'exercice précédent, mais déjà 14 millions de juillet à décembre. Pour se renforcer sur cette activité hautement stratégique, Invivo vient de monter à hauteur de 20 % du capital de l'allemand Toepfer International, un des plus grands traders mondiaux en matières agricoles. « Il nous fait sortir de notre région méditerranéenne pour nous donner une vraie dimension internationale », explique Patrice Gollier. Dans l'ensemble, la coopérative se tourne de plus en plus vers l'international en se rapprochant de nouvelles coopératives ou en créant des filiales. Dans la fourniture de matières premières aux agriculteurs, l'objectif est de compenser les faibles revenus français par ceux plus élevés des étrangers et ainsi continuer à investir dans de nouvelles technologies. Dans le commerce de grain, il s'agit d'exporter la production française toujours plus loin. L'international a d'ailleurs permis de maintenir un résultat net stable à 28 millions d'euros et de distribuer 55 millions de cash aux coopératives adhérentes. S. L.
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