Le géant brésilien de la viande JBS se positionne pour avaler l'américain Sara Lee

« Pour eux, c'est fini. » Un article de quelques lignes publié mercredi matin sur le site Internet du « New York Post » a convaincu les opérateurs de marché que JBS, le géant brésilien du traitement de la viande de boeuf, était bien placé pour rafler tout ou partie du groupe américain de produits alimentaires et de grande consommation Sara Lee. D'après le tabloïd, l'offre à 18 dollars par action proposée par un consortium de sociétés de capital investissement incluant Apollo Management, Bain Capital et le TPG a été jugée trop basse. Ce groupe d'investisseurs aurait les moyens de surenchérir mais ne le souhaiterait pas, a précisé le quotidien. Pour autant, JBS n'avait pas la garantie de boucler ce « deal ».Mercredi, l'action JBS a perdu 2 % à l'ouverture de la Bourse de São Paolo. Car selon Bloomberg, le numéro un mondial de la viande de boeuf a offert 21 dollars par titre Sara Lee, valorisant sa cible à hauteur de 13,4 milliards de dollars alors que sa capitalisation ne s'élève qu'à environ 12,5 milliards. Depuis que le « Wall Street Journal » a révélé à la mi-décembre que JBS avait approché Sara Lee, l'action du groupe américain a bondi de plus de 15 %, ce qui complique les négociations avec ses potentiels acquéreurs. Le conseil d'administration de Sara Lee devait se réunir mercredi, puis ce jeudi, pour étudier deux scénarios : un rachat à un prix lui convenant ou la scission de ses activités, qui seraient notamment divisées entre la viande et le café.Le « Wall Street Journal » estime que JBS n'a pas les moyens d'acquérir le groupe américain. Mais, en cas de victoire, le brésilien n'aurait peut-être pas à débourser l'intégralité du montant exigé par le conseil de Sara Lee, soit une offre d'environ 20 dollars par titre. Car d'après Reuters, JBS serait soutenu par la société de capital-investissement Blackstone. Celle-ci viserait les activités de Sara Lee dans le café dont les revenus se sont élevés à 3 milliards de dollars au cours de l'exercice 2010 (sur un chiffre d'affaires total de 10,8 milliards de dollars), pour une marge opérationnelle de 18 %. JBS hériterait alors de la division viande, dont les ventes annuelles se sont inscrites à 2,8 milliards de dollars, représentant 15 % du chiffre d'affaires du géant brésilien. Mettre la main sur ces activités permettrait à JBS de se renforcer en Amérique du Nord et en Europe. Son tableau de chasse a récemment été enrichi par l'acquisition aux États-Unis d'une participation majoritaire dans le producteur de viande de poulet Pilgrim's Pride pour 2,8 milliards de dollars, de Smithfield Beef pour 565 millions de dollars et des abattoirs Swift & Co pour 225 millions de dollars. Depuis 2007, JBS a réalisé une dizaine de rachats de sociétés. Mais, selon les analystes, le groupe les a intégrées avec plus ou moins de bonheur. Éric Chalmet
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